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Forget : « Une bonne leçon »

Guy Forget

Guy Forget - -

Le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis n'a pas eu de mal à reconnaitre la supériorité de l'Espagne face à la France en demi-finale (4-1), ce week-end à Cordoue. Il appelle les instances à prendre des mesures pour favoriser le jeu sur terre battue pour combler le retard français sur cette surface.

Guy, croyiez-vous à la victoire avant la lourde défaite de Jo-Wilfried Tsonga face à Rafael Nadal (6-0, 6-2, 6-4) ce dimanche ?

Oui. Cette victoire en double nous a fait du bien et nous laissait croire qu’on avait une carte à jouer aujourd’hui. Jo a fait le maximum mais ça n’a pas suffi. Pour battre un garçon comme Rafael Nadal, il faut jouer un tennis de rêve comme on l’a fait en double (victoire de la paire Tsonga/Llodra sur Lopez/Verdasco 6-1, 6-2, 6-0, ndlr). Mais enchainer les points sur terre battue, c’était impossible. C’est le roi de la terre battue. C’est le meilleur joueur de l’histoire sur cette surface. Il n’a que 25 ans, il va encore accentuer son avance sur les autres sur ce genre de court. Il ne nous a pas permis de rêver très longtemps…

Comment expliquez-vous l’écart entre la France et l’Espagne sur terre battue ?

La politique fédérale est orientée de sorte à ce qu’un Français regagne un jour Roland-Garros. Pour cela, il faut qu’on imite les Espagnols et qu’on joue de plus en plus sur terre battue. J’encourage tous nos élus à installer des terrains en terre battue dans tous les centres pour que les gamins de 10/11 ans jouent exclusivement sur cette surface. On a reçu une bonne leçon de terre battue. A nous d’en tirer les enseignements pour revenir très vite encore plus forts et essayer de les battre à domicile.

A la fin du week-end, avez-vous des regrets concernant le choix des hommes en simple ?

Très sincèrement, les Espagnols ont été au-dessus dans tous les secteurs du jeu. Avec une sélection différente, je ne sais pas si l’issue aurait été différente. On a très bien préparé le double. Ils (Tsonga et Llodra) ont été énormes et on s’est imposé avec la manière. Sur le simple, on était derrière. Ils nous ont fait mal jouer. Ils ont été plus solides, plus endurants et plus économes. En simple sur terre battue, on n’est pas assez forts pour battre les Espagnols. Bravo ! On les a battus l’année dernière (5-0 en quarts de finale à Clermont, ndlr), ils ont pris leur revanche. Ils vont gagner la Coupe Davis. On s’est incliné contre les futurs vainqueurs. Je vois mal les Argentins battre les Espagnols chez eux. C’est la plus forte équipe du monde. On en a fait l’amère expérience...