RMC Sport

Le testament de Forget

Guy Forget

Guy Forget - -

Alors qu’il vient de quitter définitivement l’équipe de France de Coupe Davis, dont il aura été le capitaine 13 ans durant, Guy Forget lance une charge contre l’entourage des joueurs, à commencer par les agents.

Des trémolos dans la voix. Un visage rougi. Quatre heures et demie après ses adieux aux larmes sur le court du Monte Carlo Country Club dimanche, Guy Forget est revenu plus posément sur ses 13 années à la tête de l’équipe de France. Avec un poids à libérer, celui de ne pas avoir décroché le Graal avec cette génération de « nouveaux mousquetaires » talentueux mais davantage « cocoonés » que leurs devanciers. « Ils ne doivent pas se faire de cadeau et ne doivent pas écouter ceux qui les brossent dans le sens du poil, explique-t-il. On est entourés de gens comme ça dans notre quotidien. Ils doivent se tourner vers ceux qui leur disent les vérités. »

S’il avait réussi à mobiliser les Escudé, Grosjean, Pioline and co. en 2001, deux ans après sa prise de fonction, pour remporter le 9e saladier d’argent de la France, la tâche s’est avérée plus compliquée avec les Monfils, Simon ou Gasquet, principaux visés par ces remarques. « Il a stigmatisé le mal qui l’a rongé dans la dernière partie de sa carrière de capitaine : les gens qui sont autour. Ces personnes qui gagnent beaucoup d’argent grâce à l’argent des tennismen, explique Patrice Dominguez, ex-DTN et membre de la Dream Team RMC Sport. Ils n’ont pas les mêmes intérêts. Ils contrôlent le joueur à titre individuel en le laissant moins évoluer à dans un contexte collectif. »

« Discussions puériles » et « conflits à deux balles »

A l’heure de dresser son bilan, Guy Forget a regretté – sans le dire expressément – le choix de Gaël Monfils de s’aligner, cette année, sur le lucratif tournoi de Montpellier une semaine avant le 1er tour face au Canada qu’il avait débuté sur le banc en raison d’une blessure au genou contractée… dans l’Hérault. « Vos programmes et vos petits tournois, ce n’est rien par rapport à ce que peut représenter la joie de soulever le trophée et de faire pleurer des millions de Français », ajoute-t-il. Joint par RMC Sport, l’entraîneur de « La Monf’ », Patrick Chamagne, a indiqué qu’il ne sentait « pas concerné » par ces critiques.

Richard Gasquet, peu à l’aise en équipe de France, est aussi pointé du doigt. Tout comme Gilles Simon, souvent marginalisé en sélection. « J’ai envie de leur dire : ‘’Ne perdez pas de temps dans des discussions puériles, dans des problèmes d’egos, dans des conflits à deux balles avec des membres de votre entourage’’ », conclut Forget. Avec une victoire et trois finales à son actif, Guy Forget présente un bon bilan. Mais ses déclarations laissent planer comme un goût d’inachevé.