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Leconte : « Il faut être fou pour gagner la Coupe Davis »

Henri Leconte

Henri Leconte - -

Vainqueur de la Coupe Davis en 1991, l’ancien joueur a assisté à la victoire de la France de son ancien coéquipier Forget face à l’Argentine (5-0), ce week-end à Lyon en demi-finale. Et il explique comment cette équipe peut décrocher le Graal.

Henri Leconte, quel est votre sentiment après la qualification de l’équipe de France en finale de la Coupe Davis ?
Cette équipe me plaît. Il y a une âme, même quand les gars sont blessés ils viennent encourager les autres. Ils ont recréé quelque chose qui n’existait pas au début. Même les joueurs qui ne sont pas sélectionnés sont là. C’est la grande force de cette équipe.

Comment Guy Forget va-t-il s’en tirer avec sept joueurs pour quatre places ?
C’est plus compliqué d’un côté, c’est plus facile d’un autre. Tout le monde veut mouiller le maillot, c’est important. Certains ont appris beaucoup, notamment Gaël. Il a très bien joué dernièrement mais il avait peut-être besoin d’un déclic. On préfère avoir trop de joueurs que des gars qui ont peur.

On vous a vu beaucoup lui parler…
Avec Gaël, on rigole beaucoup. J’ai joué avec son frère à Paris, ils se sont appelés, ils ont trouvé ça sympa. On a parlé du double de samedi, et aussi de la Coupe Davis. Il m’a dit qu’il avait eu un déclic ici, et aussi à l’US Open. Il a vécu quelque chose de merveilleux. Les joueurs ont découvert qu’on pouvait évacuer la pression avec le public.

« Forget, c’est la force tranquille »

Qu’est-ce qu’il faut pour gagner ce Saladier d’argent ?
Il faut être fou, oui être fou (un temps). Ça ne va pas être facile d’ici décembre. Il faudra adapter son programme. Je suis presque certain que des joueurs vont faire l’impasse sur certains tournois pour être prêts. Guy prévoira un stage de préparation, il a suffisamment d’expérience pour leur dire ce qu’il faudra faire pour être au top.

Guy Forget vous épate-t-il ?
Guy, c’est la force tranquille. On est complètement différent, je suis extraverti, il est introverti. Il refait le match dix fois dans sa tête. Il essaie de comprendre les joueurs, d’être plus près d’eux, de s’adapter. On l’a vu aujourd’hui (dimanche) avec Gilles (Simon) qui lui ressemble. Rien à voir avec des gars comme Gaël ou Mickaël (Llodra) qui sont extravertis. Il progresse à chaque fois, il a connu des moments difficiles, et il est bien revenu… la preuve.

Propos recueillis par Rodolphe Massé à Gerland