Mourier : « 20 000 personnes qui poussent en permanence »

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Cédric Mourier, quels souvenirs gardez-vous de la demi-finale Serbie-République Tchèque que vous avez arbitrée cet automne (17-19 septembre) à Belgrade ?
De bons souvenirs. Bien sûr, c’est plus chaud qu’une rencontre normale, plus difficile à arbitrer aussi. Il faut intervenir beaucoup plus souvent entre les première et deuxième balles de service. Mais c’était resté dans les règles. Les Tchèques ne s’étaient pas plaints d’ailleurs, ils n’avaient pas été gênés par le comportement de la foule.
A quelle ambiance les Français doivent-ils s’attendre ?
La salle est très grande, plus grande qu’à Bercy. Il y a 20 000 personnes qui poussent en permanence. Les joueurs serbes sont super-motivés pour gagner leur première Coupe Davis. Sur chaque point, il faut être présent, sur chaque premier service. Pour un arbitre, c’est plus difficile, il y a plus d’interventions, cela demande beaucoup d’énergie. Mais au final, c’est ce qu’on aime, non ? C’est une belle ambiance que les Français vont trouver. Pas du tout une ambiance « classique ». Il y aura du bruit tout le temps, du premier au dernier point. Une ambiance à la sud-américaine. Il faut rester dans sa bulle, éviter de se laisser déconcentrer par des bruits.
« Les arbitres de la finale ne se laisseront pas faire »
Avez-vous ressenti de l’hostilité ?
Non, franchement. Pas une fois on a eu peur. C’est vrai, il y a beaucoup de sécurité, mais cela n’alourdit pas l’atmosphère.
Peut-on craindre des manifestations xénophobes, voire racistes ?
Je ne pense pas. Les joueurs se connaissent et s’apprécient. De toute façon, il y a une règle pour contrôler cet aspect des choses : la « partisan crowd ». Quand l’arbitre estime que la foule joue un rôle trop important sur un point, on le rejoue, on donne un avertissement verbal. Ensuite c’est perte du point, du jeu… Et cela peut aller jusqu’à la disqualification. C’est une règle importante en Coupe Davis, que je n’ai personnellement jamais eu à utiliser. Les arbitres qui officieront pour la finale (l’Américain Jake Garner et l’Espagnol Enric Molina, ndlr) sont très expérimentés. Ils ont de nombreuses grandes finales derrière eux. Ils ne se laisseront pas faire.