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Quel avenir pour l’équipe de France ?

Jo-Wilfried Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga - -

Au lendemain de l’élimination en quart de finale de la Coupe Davis et du départ combiné de Guy Forget, l’équipe de France pose question : méformes de Monfils, difficultés de Simon, interrogations de Llodra, absences de Gasquet… Le point.

De l’aveu de Guy Forget, cette génération de l’équipe de France a encore « deux ou trois ans » à vivre au plus haut niveau. « On n’est pas loin des meilleures équipes », assure même le nouvel ex-capitaine. Pour combler l’écart avec l’Espagne ou la Serbie, les deux derniers vainqueurs, les Bleus devront compter sur leurs leaders, à l’image de Rafael Nadal ou de Novak Djokovic avec leur sélection respective. Face à John Isner, un adversaire moins bien classé que lui (10e mondial ce lundi), Jo-Wilfried Tsonga a été trop juste dimanche. Son statut de leader et sa cinquième place au classement ATP confèrent des responsabilités que le Manceau n’a pas pleinement assumées ce week-end.

L’absence de Gaël Monfils, meilleur joueur français sur terre battue (demi-finaliste à Roland-Garros), a aussi beaucoup pesé. Mais cela n’est pas nouveau pour les Bleus, qui ont dû composer sans le Parisien à plusieurs reprises depuis un an et demi. Arrivé frais et dispos avant d’affronter les Etats-Unis, il s’est blessé à l’aine à l’entraînement. Un forfait qui s’ajoute à ceux en demi-finale de l’édition 2011 face à l’Espagne en septembre et en finale face à la Serbie en 2010. En février dernier, il avait été laissé sur le banc face au Canada. L’avenir des Bleus dépend de la fraicheur physique de la « Monf’ ».

Mais aussi du comportement des deuxièmes choix comme Gilles Simon et Richard Gasquet. Si le premier nommé a fait table rase de ses états d’âme passés avec la sélection, il n’a pas fait le poids face à John Isner lors du premier simple. Avant de se montrer, en apparence, très peu touché par le discours émouvant de Guy Forget sur le court pendant que tout le clan français arrosait la terre battue de larmes. Pour Richard Gasquet, blessé, le problème est davantage lié à son mental et à sa motivation en équipe de France. « Pour oser affronter le regard des copains et jouer pour le drapeau, il faut avoir une estime de soi suffisante, expliquait la semaine dernière Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC et ancien DTN du tennis. Jusqu’à présent, Richard n’est pas dans cette situation-là. »

Llodra : « Peut-être ma dernière rencontre »

Si le départ de Guy Forget ne marque pas la fin d’un cycle pour les joueurs en simple (25 ans et ½ de moyenne d’âge pour les quatre meilleurs Français), il pourrait en revanche sceller l’avenir du double. Michaël Llodra (31 ans), expert de l’exercice depuis son arrivée il y a dix ans, a laissé planer le doute dimanche. « Ce ne sera plus comme avant. Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve, a-t-il lancé de manière énigmatique. Peut-être que c’était aussi ma dernière rencontre. » Julien Benneteau (30 ans), très affecté par le départ de Forget, a une belle carte à jouer. Mais le 31e joueur mondial postule aussi en simple. Non retenu par la Fédération pour disputer le double aux JO, il peut encore rejoindre Londres s’il figure parmi les quatre meilleurs nationaux au lendemain de Roland-Garros. S’il y parvient, il pourrait ainsi déboulonner Richard Gasquet dans la hiérarchie du tennis français et l’esprit du nouveau sélectionneur. Ce dernier pourrait aussi faire confiance à Jo-Wilfried Tsonga (partenaire de Llodra aux JO) qui affiche 100% de victoires dans l’exercice en Coupe Davis (trois victoires). Gaël Monfils et Richard Gasquet, deuxième paire française aux JO, sont également une solution. L’histoire reste à écrire.