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Tsonga : "Le tennis, pour moi, c’est la Coupe Davis !"

Jo-Wilfried Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga - AFP

Arrivé dès jeudi à Bordeaux, lieu de stage de l’équipe de France avant sa finale de Coupe Davis contre la Suisse, histoire de profiter de sa famille et notamment de l’accouchement de sa sœur, Jo-Wilfried Tsonga a déjà la tête tourné au grand rendez-vous contre la Suisse (21-23 novembre).

L’annonce des cinq Bleus sélectionnés

« Sur le papier, ce sont les cinq joueurs à la tête du tennis français donc il n’y a pas vraiment de surprise. Ce sont aussi les cinq qui ont joué pas mal des rencontres de cette campagne. Il manque juste Michaël (Llodra, ndlr), je crois… Donc non, pas de surprise. »

Important de vite savoir quels joueurs seront alignés en simples le vendredi ?

« Pour se préparer de la meilleure des façons, il faut tout simplement être prêt à jouer le vendredi. Chaque joueur doit se sentir concerné par ce premier jour. Dans ma tête, j’y vais pour jouer le vendredi. Je ne m’imagine pas le contraire. Après si le capitaine me dit que je n’ai pas été assez bon pour jouer le vendredi, c’est son choix et je devrais le respecter. »

Le stage préparatoire a commencé

« On est déjà à fond. Lundi, j’ai tapé mais j’avais déjà commencé il y a quatre-cinq jours. Là, on est vraiment dans le vif du sujet et on va encore monter en puissance au fur et à mesure. On a encore une dizaine de jours avant la rencontre donc on va se concentrer et s’appliquer pour être le plus prêt possible pour cette finale. On y pense forcément tous les jours. On s’imagine déjà en train de souffrir sur le court et on se dit que mieux on sera entraîné, plus facile ce sera. Et puis, c’est très égoïste mais pour nous, c’est super d’être ensemble dans ce stage. Cela fait de super souvenirs. Après, pour la performance, il n’y a pas de règle. Ce n’est pas ça qui va faire qu’on va gagner. Le fait de dire qu’on va faire de grandes choses avec l’état d’esprit est un peu révolu. Oui, on va faire de grandes choses, mais seulement si on est très performant sur le terrain. Ça ne passe pas seulement par l’état d’esprit mais aussi par la performance à l’entraînement, par notre façon de préparer cette rencontre. »

Des Bleus coupés de l’extérieur en stage

« Moi, à la base, je me mets souvent en mode bunker. J’ai tendance à ne pas beaucoup lire la presse. C’est souvent trois-quatre jours après, parce qu’une personne vient m’en parler, que j’apprends ce qu’on a pu dire sur l’équipe de France, moi, les adversaires ou ce qui se passe dans le monde du tennis. Ce n’est pas quelque chose qui m’attire énormément. Je ne regarde déjà pas beaucoup et cette semaine, on ne va pas beaucoup être exposé à cela, on est relativement bien protégé. »

La concurrence pour les simples dans une équipe, difficile à gérer ?

« On se connait tous assez bien. Cette émulation, elle est là depuis des années. On a toujours vécu comme ça. Même si on est super copains, il y a toujours eu de la concurrence entre nous. On a l’habitude de jouer sur le circuit ATP, qui est individualisé et où on a l’habitude de se rencontrer les uns les autres. Mais cette compétition qu’il peut y avoir entre nous tout au long de l’année est quand même très réduite en Coupe Davis. »

Une finale de Coupe Davis, ça fait peur ?

« A Bercy, en parlant de cette finale, j’ai dit que j’avais peur. J’ai aussi dit que cette peur m’amenait beaucoup d’excitation. Aujourd’hui, c’est toujours la même chose. Être devant un événement aussi gros n’est pas anodin. C’est un rêve de gosse que je suis en train de réaliser. Il ne reste plus qu’une marche à franchir, mais elle est relativement haute. J’espère que je vais être à la hauteur et qu’on va relever le défi avec cette équipe. Je ne saurais pas parler pour les autres. On a tous des attentes différentes de cette compétition. Pour ma part, c’est vraiment un rêve de gosse. La Coupe Davis, c’est ce qui m’a emmené au tennis, c’est le tennis que j’ai pu voir à la télé car c’était diffusé sur les chaînes publiques. Pour moi, le tennis, c’est la Coupe Davis. Les images les plus fortes de cette compétition, c’est Guy Forget en train de lever les bras, Arnaud Boetsch sur sa balle de match en 1996, la détresse que j’ai pu avoir après la défaite contre les Argentins l’année dernière… Il y a beaucoup de similitude entre notre finale et celle entre la France et les Etats-Unis en 1991. J’espère qu’elles iront jusqu’au bout. (Sourire.) »

Federer et Wawrinka au Masters, un avantage pour les Suisses ?

« On regarde un petit peu ce qu’ils font. Mais ça ne peut pas vraiment nous aider car c’est une surface différente, un environnement différent… Nous, on se concentre surtout sur ce qu’on a à faire. Si on est bon, on aura une chance, et si on n’est pas bon, on n’aura aucune chance. Donc on reste concentré sur nous. Je ne crois pas que ne pas jouer le Masters soit forcément un avantage pour nous. C’est juste différent. »

La rédaction avec Olivier Schwarz à Bordeaux