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Un double renversant !

Michaël Llodra et Arnaud ClémentMichaël Llodra et Arnaud Clément

Michaël Llodra et Arnaud ClémentMichaël Llodra et Arnaud Clément - -

Malmenés pendant deux sets, Michael Llodra et Arnaud Clément ont finalement retourné une situation très compromise pour s’imposer (3-6, 6-7, 7-5, 6-4, 6-4) contre Troicki et Zimonjic.

Arnaud Clément peut laisser éclater sa joie sur cette énième volée de Michaël Llodra. Après 4h34 de jeu, le Provençal trouve l’énergie suffisante pour sauter dans les bras de son compère. Au soir de la deuxième journée de cette finale de Coupe Davis, les Bleus mènent 2-1 grâce au point du double acquis contre Viktor Troicki et Nenad Zimonjic (3-6, 6-7, 7-5, 6-4, 6-4). Les choses avaient pourtant mal commencé pour les Français. Rapidement breakés, Arnaud Clément et Michaël Llodra courent après le score tout le premier set. Dépassés, ils ne parviennent pas à faire leur retard et concèdent logiquement la première manche (3-6).

Après ce premier orage, les Français semblent dans de meilleures dispositions dans la deuxième manche. A tel point qu’ils arrachent une balle de set à 5-4. Sans succès. D’un niveau de jeu moyen, ce double se caractérise surtout par son intensité électrique. L’ambiance monte encore d’un cran quelques instants plus tard. Alors que la Serbie mène 6-5, service Troicki, des supporters français signalent leur mécontentement sur la mise en jeu du Serbe, réclamant une faute de pied. De quoi faire sortir de ses gonds le clan serbe. Et pour calmer une Arena bouillante, c’est Janko Tipsarevic qui prend le micro et réclame le calme. L’incident est finalement sans grande conséquence, puisque la Serbie enlève la deuxième manche au tie-break.

Llodra : « Des lions en cage »

« Quand on est dans ces dans cette situation, c’est très délicat. C’est un peu comme lorsqu’on court un 400m et qu’on débute avec 50 mètres de retard, explique Guy Forget. Mon rôle est alors de les motiver. D’être un accélérateur de motivation. » Et ça marche. Les deux Français renversent une situation particulièrement mal embarquée, notamment sous l’impulsion d’un Arnaud Clément déchaîné. « Je me sentais un peu comme Franck Leboeuf quand il remplace Laurent Blanc en finale de la Coupe du monde 1998. Je me sentais dans la peau du remplaçant qui devait assurer car les gars avant avaient été bons », expliquait-il en faisant référence aux blessures de Tsonga et Benneteau, lui offrant une place dans le groupe in extremis.

Dans une Arena qui se prend à chanter la Marseillaise et à déplier un drapeau géant de la France, Clément et Llodra enfoncent le clou. Ce dernier a d’ailleurs tenu à rendre hommage à tout le clan bleu. « C’est la première fois que je ressens ça. Quand je vois Jo (Tsonga), Lio (Roux), Bennet’ (Benneteau)… C’était des lions en cage. Lio me disait ‘‘regarde-moi ! Regarde moi.’’ Je le regardais, mais j’étais paniqué. Ils m’ont fait halluciner. C’est aussi ça la Coupe Davis. » Et le gaucher de conclure : « C’est forcément la plus belle victoire, car c’est la première fois qu’on gagne en Coupe Davis en étant mené 2 sets à 0. Finalement c’est bon de gagner dans la douleur. Mais ça ne sera la plus belle victoire si on gagne la Coupe... »

Pierrick Taisne à Belgrade