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Y. Noah : « La Coupe Davis n’est pas leur priorité »

Yannick Noah

Yannick Noah - -

En marge d’un entretien à Luis Attaque diffusé mardi, Yannick Noah, capitaine du succès français en 1991, juge que les joueurs tricolores manquent de passion pour la Coupe Davis. Notamment Richard Gasquet.

Yannick, qu’avez-vous pensé de l’élimination de l’équipe de France face à l’Argentine ?

Ce sont des matches difficiles. C’était compliqué pour le baptême du feu d’Arnaud Clément en tant que capitaine, même s’il y avait eu un premier tour facile avant (contre Israël). C’est dur de te retrouver planter par ton numéro 2 (Richard Gasquet, ndlr) à deux jours du match à cause d’une entorse. Gilles Simon s’est retrouvé balancé dans la gueule du lion alors que c’est un gars qui doute depuis le début en Coupe Davis. C’était vraiment un match-piège pour lui. Là, il s’en prend plein la gueule et il a souffert. Il a fait ce qu’il a pu mais c’est un joueur délicat, sensible et c’est difficile pour ce genre de personnalités en Coupe Davis. Il faut plus des cogneurs, des bagarreurs.

Pensez-vous qu’il s’agit d’un problème d’état d’esprit ?

Il y a un bon état d’esprit. Mais les saisons sont très longues et il n’y a que deux joueurs qui te ramènent trois points. Ce n’est pas un groupe de 15-20. Si tu arrives à avoir ces deux joueurs et à les motiver, ça suffit. Là, Gasquet ne joue pas alors qu’il est 9e mondial. On peut penser qu’il avait une chance contre le 71e (Carlos Berlocq) mais il ne joue pas ! Gaël Monfils revient de blessure etc. Mais c’est vrai que cela commence à faire un certain nombre d’années que nos joueurs sont bons dans les tournois mais, quand ils arrivent en Coupe Davis, ils ne sont pas à 100%. Ça n’engage que moi mais je pense que ce n’est pas leur priorité.

Cette année, vous allez fêter le 30e anniversaire de votre victoire à Roland-Garros. Y pensez-vous régulièrement ?

Non, pas vraiment. J’y pense un peu en ce moment parce qu’on m’en parle. Les pages sont jaunis, ça fait très longtemps. Mais ça restera pour toujours un moment important de ma vie. C’est le moment où je suis rentré dans le cœur des gens. Aucun joueur français n’a remporté de Grand Chelem depuis, mais les places sont chères. A Roland-Garros, il faut battre Nadal et, avant lui, il faut se taper Djokovic ou Murray. C’est vraiment dur…

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