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Dopage : le tennis veut plus de contrôles sanguins

Roger Federer

Roger Federer - -

Interpelées par l’affaire Armstrong, plusieurs stars du tennis (Federer, Murray, Tsonga, Gasquet) pointent du doigt le manque de tests sanguins dans leur sport. Et s’interrogent sur la fiabilité des contrôles.

La déflagration consécutive au scandale Armstrong dans le cyclisme a insidieusement (r)amené le débat des contrôles antidopage dans les autres sports sur la table. Samedi dernier au Masters de Londres, Roger Federer a convenu que la Fédération Internationale de Tennis, qui régit le programme antidopage, avait peut-être relâché son effort. Des propos qui faisaient écho à ceux d’Andy Murray, peu de temps auparavant.

« J'ai le sentiment d'être moins testé qu'il y a six-sept ou huit ans, déclarait alors le champion suisse. J'ignore pour quelles raisons. Andy Murray a dit, je crois, qu'on n'avait pas assez de contrôles sanguins et je suis d'accord avec lui. C'est vital que notre sport reste propre. »

Gasquet prêt « à faire tous les tests »

Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet, les deux Français présents à Londres, partagent l'avis des deux stars du jeu. A la nuance près que le numéro 1 tricolore « envie » son collègue Federer. « Dès que je rentre chez moi, ils (les contrôleurs) sonnent à six heures du matin. Je les accueille en caleçon et je fais pipi devant eux », révèle Jo-Wilfried Tsonga.

A la lecture des révélations dans le monde du cyclisme, Richard Gasquet n'est plus sûr de rien. « C’est anormal qu’un mec, certainement dopé, ait traversé 500 contrôles sans être déclaré positif. Il faut faire des contrôles sanguins, et pas uniquement d’urine. Je suis prêt à faire tous les tests qu’il faut, mais il faut progresser dans ce domaine parce que les tricheurs ont vraiment de l’avance sur les tests. »

Tsonga s’interroge

On le sait, cette guerre antidopage a un coût. A plus forte raison dans le tennis, où les as de la balle jaune parcourent le monde à longueur d'année. Mais ce que pense au fond de lui Tsonga fait réfléchir. « Quand je vois les déclarations de certaines personnes après carrière..., lance-t-il. Je ne cherche pas à rentrer dans le débat. J'ai l'impression qu'on ne saura jamais. Mais oui, j'ai lu le bouquin d'Agassi, entre autres... »

Dans son autobiographie, le champion américain racontait comment, avec une simple lettre d'excuses, un de ses contrôles positif (le crystal, une substance interdite) avait été étouffé. Une complaisance qui n’est pas sans rappeler celle à plus grande échelle entre Lance Armstrong et l’UCI, sa fédération internationale de tutelle…

Eric Salliot, à Londres