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Fed Cup: Le président de la FFT veut "mettre l'église au milieu du village"

Caroline Garcia à la Fed Cup, en avril 2016.

Caroline Garcia à la Fed Cup, en avril 2016. - AFP

Bernard Giudicelli a précisé la position de la fédération après l’imbroglio Caroline Garcia, qui a annoncé son forfait pour la Fed Cup lundi soir avant d’être sélectionnée mardi.

La sélection de Caroline Garcia pour jouer les barrages de la Fed Cup à Roanne, les 22 et 23 avril face à l'Espagne, pose problème. Le président de la FFT a annoncé au clan Garcia la sélection de Caroline lundi matin, (décision du sélectionneur Yannick Noah). En réponse, la joueuse a annoncé lundi soir via les réseaux sociaux être blessée et donc indisponible. Ce qui a provoqué les moqueries de ses partenaires. Mardi matin, la sélection officielle est tombée... avec Caroline Garcia dans la liste.

Récemment élu président de la Fédération Française de Tennis, Bernard Giudicelli a tenu à mettre les choses au point mardi matin. "Je veux mettre l'église au milieu du village. Concrètement, ça veut dire que les joueurs et joueuses sélectionnés se doivent de répondre, c'est le règlement, il est très clair, (un refus de sélection est un acte répréhensible), nous appliquons dont les règlements, c'est peut-être nouveau pour les joueuses et les joueurs, mais désormais c'est comme ça que ça va se passer."

"Une blessure diplomatique?" 

En clair, même si elle s'en défend, la FFT veut faire un exemple du cas Garcia. Le sélectionneur Yannick Noah a constaté récemment ses bonnes dispositions et bonnes performances en tournoi, notamment à Monterrey, il a donc décidé que Caroline Garcia était un élément incontournable pour permettre aux bleues de battre l'Espagne.

La joueuse a désormais jusqu'à dimanche pour changer d'avis. La Fédérations Française veut faire constater la blessure lors d'une visite médicale par des médecins fédéraux. "Elle fait état d'une blessure, moi je ne suis pas en état de la constater, je ne suis pas médecin. Si c'est une blessure diplomatique? Je ne suis pas là pour croire ou ne pas croire à cette blessure" a expliqué le président Giudicelli.

Si dimanche au départ du stage de l'équipe de France à Roanne elle n'est pas là, la Fédération fera constater son absence et son refus de sélection, et comme le veulent les règlements, la commission fédérale des litiges sera saisie et la joueuse convoquée devant cette commission pour s'expliquer. Elle risque à ce moment-là, des sanctions allant de l'avertissement à la radiation en passant par le blâme et surtout par une suspension jusqu'à 5 ans de toutes les compétitions en France, dont Roland Garros.

Une différence de traitement?

Alors y'aurait-il une différence de traitement selon les cas ? Récemment chez les garçons, Jo-Wilfried Tsonga, tout juste devenu papa, a clairement été exempté de Coupe Davis (le quart face à la Grande Bretagne). "Mais la différence, c'est qu'il n'avait pas été sélectionné par le capitaine. Il n'y a donc pas eu de refus de sélection dans ce cas-là".

Pour ce qui est de Caroline Garcia, comme tous les autres joueuses et joueurs susceptibles d'être sélectionnés en bleus pour la Fed Cup, la Coupe Davis, ou les Jeux Olympiques, elle a reçu fin février un mail et un courrier recommandé avec accusé de réception de la Fédération Française de Tennis lui annonçant qu'elle était susceptible a tout moment d'être sélectionnée. Ce courrier est revenu le 14 mars à la FFT comme non retiré.

Dans l'intervalle, Bernard Giudicelli a rencontré à Indian Wells Louis Paul Garcia, le père de Caroline. Lequel a estimé qu'il y avait "une pression infernale et malsaine" autour de la Fed Cup. Une pression de laquelle il a expliqué vouloir la protéger, glissant par ailleurs au président de la Fédération Française de tennis que Caroline souffrait de douleurs lombaires.

Arnaud Souque