RMC Sport

Elle est haute, la montagne russe

Julien Escudé et les Françaises vont tenter de rester dans l'élite par un périlleux déplacement à Moscou

Julien Escudé et les Françaises vont tenter de rester dans l'élite par un périlleux déplacement à Moscou - -

Affaiblie par les absences récurrentes de Rezaï et Bartoli, l’équipe de France de Fed Cup entame sa campagne 2011 par un déplacement délicat en Russie, où l’attendent Sharapova et Kuznetsova, deux ex-n°1 mondiales. Injouable ? Réponse à partir de 13h, ce samedi.

Deux ans que ça dure, et on ne voit pas comment il pourrait en être autrement à l’aube de cette nouvelle saison. Incapable d’assurer la succession des générations Tauziat et Mauresmo, qui avaient contribué à la conquête de deux trophées en 1997 et 2003, le tennis féminin français lutte désormais pour sauver sa peau dans l’élite mondiale de la Coupe Davis en jupons. Deux barrages, remportés de justesse (3-2) face à la Slovaquie et l’Allemagne, lui ont pour l’instant permis d’écarter l’humiliation d’une relégation en deuxième division, du jamais-vu depuis la création de l’épreuve en 1963.
Mais le temps semble compté. Car outre la quantité (seulement six joueuses dans le Top 100, dont les 99e et 100e mondiales…), le capitaine Nicolas Escudé doit également gérer une pénurie qualitative : les deux meilleures joueuses actuelles ne seront pas à Moscou ce week-end. Marion Bartoli, n°15 au classement WTA, en froid sibérien avec la Fédération française de tennis, est blessée. Et Aravane Rezaï, sa suivante (n°22) n’a pas la tête au tennis en ce moment, tracassée par des problèmes personnels et familiaux. « C’est forcément un handicap de devoir se priver d’une joueuse de son calibre, admet Escudé. Surtout après ce qu’elle nous avait montré à Francfort, lors du barrage contre l’Allemagne l’an passé (une victoire en simple pour sa première sélection, ndlr). Mais voilà, la vie est faite d’imprévus… »

Escudé : « On y va pour les renverser »

Il faudra donc faire avec les autres, qui parait-il « jouent très bien » depuis le début de la semaine. Alizé Cornet, ancienne naufragée de la Fed Cup (5 défaites d’affilée en simple), revient en forme après deux saisons calamiteuses. Mais la Niçoise n’est jamais que la 67e joueuse mondiale. Virginie Razzano, la « doyenne » (27 ans), possède l’expérience et l’esprit d’équipe. Mais en face, c’est du très lourd qui s’avance dans un stade Olympique tout acquis aux joueuses locales : Cornet sera opposée d’entrée (ce samedi, 13h françaises) à Svetlana Kuznetsova, ex-n°1 mondiale et récente actrice (battue) du plus long match féminin de l’histoire (4h44) en Grand Chelem face à l’Italienne Schiavone. Puis Razzano en découdra avec Maria Sharapova, elle aussi ancienne reine du circuit, qui a dominée la Française à Melbourne il y a quelques jours (7/6, 6/3). « Virginie et moi avons le niveau pour inquiéter les Russes, assure pourtant Cornet. Elles sont hyper-favorites, devant leur public… Il y aura peut-être de la crispation chez elles. » Méthode Coué ? « On y va pour les renverser », renchérit Escudé. En même temps, face à des montagnes pareilles, il n’y a guère d’autre option. 

Le titre de l'encadré ici

|||

LE PROGRAMME

Samedi, à partir de 13h françaises
Svetlana KUZNETSOVA (RUS) – Alizé CORNET (FRA)
Maria SHARAPOVA (RUS) – Virginie RAZZANO (FRA)

Dimanche, à partir de 12h françaises
Maria SHARAPOVA (RUS) – Alizé CORNET (FRA)
Svetlana KUZNETSOVA (RUS) – Virginie RAZZANO (FRA)
Double : PAVLYUCHENKOVA / SAFINA (RUS) – COIN / PARMENTIER (FRA)

Jean-François Pérès