La Boîte à Souvenirs: Roland-Garros, Fed Cup, sa fin de carrière précoce… les confessions de Pitkowski

Sarah Pitkowski avec Yannick Noah - AFP
Pour les fêtes de fin d’année, neuf membres de la Dream Team RMC Sport se succèdent au micro de Jean-Christophe Drouet et se confient dans La Boîte à Souvenirs. Après Denis Charvet puis Rolland Courbis, c’est au tour de Sarah Pitkowski de s’essayer à l’exercice. Ancienne 29e joueuse mondiale, celle qui a remporté un titre WTA à Budapest (Hongrie), en 1999, a passé en revue sa carrière.
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Son premier Roland-Garros à 18 ans, en 1993
"Pour mon premier Roland (au premier tour, elle perd en deux sets face à l’Allemande Anke Huber, tête de série numéro 5, ndlr), c’était drôle, mais j’étais plus concentrée à savoir quelle tenue j’allais porter et comment j’allais être coiffée, parce que je savais que le court allait être télévisé. Et à cette époque, l’image que j’avais du tennis était incarnée par Monica Seles, qui prenait toujours beaucoup de soin à la manière dont elle rentrait sur un court. J’ai le souvenir d’avoir été au salon de coiffure avant, afin de faire accrocher mes cheveux pour quand j’entrerai sur le court. Mon stress était plus positionné sur mon image parce que, de toute façon, il ne fallait pas trop que je regarde qui j’avais en face ! (Rires) Parce qu’Anke Huber, c’était ce qu’il se faisait de mieux avec Steffi Graf à l’époque."
Elle refuse de jouer un quart de Fed Cup contre la Belgique, en 1998
"Yannick Noah (le capitaine de l’époque) m’avait sélectionnée parce qu’il me semble que Mary Pierce décline la sélection. Et pourtant, on était nombreuses, je me demande si on n’était pas une dizaine de Françaises dans le Top 50. Autant dire que les places étaient chères. Je me retrouve donc au stage de préparation. Et là, je suis dans ma chambre, en Belgique. Il m’appelle. Au bar de notre hôtel, il me dit : "Tu vas jouer". Je lui réponds : "Jouer à quoi ?". Il me dit que je vais jouer en simple. Là je lui rétorque : "Ah non, ce n’était pas prévu !", et je retourne dans ma chambre. Moi, j’aime la hiérarchie, et j’étais venue pour être numéro quatre dans cette hiérarchie, je n’étais pas censée jouer. Il me rappelle, me dit qu’il ne plaisante pas et que je vais bien jouer. Du coup, là, c’était la panique à bord ! (Rires) Dans mon esprit très pragmatique, tout ça n’était pas prévu."
Sa retraite anticipée, à 26 ans
"Des regrets d’avoir arrêté si tôt ? Oui, c’est venu. Au début, j’étais très contente, mais au bout d’un moment j’ai eu envie de revenir, juste pour savoir quel rapport j’avais avec le tennis, si je pouvais encore prendre du plaisir en jouant des matchs. Du coup, j’ai fait des petites rencontres par équipes, j’ai fait des tournois français, et je reprenais du plaisir dans la bataille, dans la bagarre. Qu’il y ait la victoire ou la défaite au bout. J’avais toujours cette envie de gagner, même si parfois c’était face à des petites jeunes qui avaient dix ans de moins que moi. J’ai retrouvé ce plaisir de jouer, alors qu’auparavant, je n’avais jamais abordé le tennis comme un jeu. Et durant deux, trois ans, j’ai retouché ce qu’était le plaisir de jouer au tennis, ce que je n’avais pas fait durant mes dix ans de carrière. Et si j’avais eu cet esprit-là quand j’étais professionnelle ? Je suis curieuse de savoir ce que ça aurait donné."