Les Petits As, entre tennis et business

Les Petits As à Tarbes - AFP
Un passage obligé pour les agents
Dans les tribunes ou dans le village, ils sont nombreux à regarder les matches, découvrir les jeunes joueurs, et rencontrer les parents ou les entraîneurs. Les rendez-vous se succèdent un peu partout. Les agents ne manquent plus le tournoi tarbais. "Les marques sont très nombreuses, tout le monde est présent, personne ne veut rater ce passage obligé. Beaucoup d’agences suivent les jeunes les plus intéressants, il faut les signer", décrit un agent.
Un exercice d’apprentissage pour les parents et parfois pour les entraîneurs, mais qui pour certains sont d’anciens joueurs professionnels et connaissent les discours "C’est un peu la foire, cela gravite de partout. Ce n’est pas plus mal en fait que les parents ne soient pas là systématiquement. Cela permet de ne pas les exposer à tout cela, car parfois ils sont perdus face aux discours", confie un entraineur français.
Il y a encore quelques années aucun mandat ou contrat n’était signé en-dessous de l’âge de 12 ans. Désormais, sur certains potentiels rares on signe à partir de 10 ans. Comme cela est arrivé récemment concernant une jeune joueuse russe annoncée comme la future Maria Sharapova.
Des contrats financiers déjà mis en place
Mais les négociations ne s’arrêtent pas aux agents. Toutes les marques du tennis et du textile sportif entrent dans la course aux Petits As. S’il y a quelques générations cela paraissait inconcevable de parler contrat à long terme pour un jeune de 12, 13 ou 14 ans, c’est désormais la norme. Très peu de joueurs présents aux Petits As sont dépourvus de sponsors. Un représentant d’une marque sportive française s’étonne même du nombre de marques et de sponsors présents aux Petits As. "C’est la première fois que je viens aux Petits As, et je ne m’attendais pas à cela. C’est surprenant de voir autant de monde graviter, discuter, négocier des contrats pour ces gamins. En même temps, si on ne fait pas ce travail, d’autres obtiendront les contrats".
Les marques n’hésitent pas à sortir l’artillerie lourde pour convaincre. Pas moins de six représentants de Nike travaillent sur les Petits As. S’il y a quelques années, la marque à la virgule cherchait à faire du nombre, désormais l’objectif est de faire du très sélectif et dénicher les meilleurs profils. Rien n’est éludé: pas même la location de deux chambres d’hôtel pour la présentation et la distribution des produits. Tout un arsenal mis en place qui reste un pari sur l’avenir, car peu arriveront au très haut niveau. Mais un pari qui peut s’avérer gagnant. Depuis la victoire de Richard Gasquet en 1999, 12 vainqueurs des Petits As ont atteint le top 40 mondial (8 filles, 4 garçons).