Noah et Forget justifient l'exil fiscal

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Trois ans pour l’un, vingt ans pour l’autre. Yannick Noah et Guy Forget connaissent bien la Suisse. L’ancien joueur devenu chanteur y a résidé, l’ex-capitaine de Coupe Davis y vit toujours. Pour quelles raisons ces deux tennismen s’y sont installés ? C’est ce qu’a souhaité savoir la commission d'enquête « sur l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales » qui les auditionnait ce mardi.
Les deux anciens n°1 français ont tenté d'opposer « l'optimisation des revenus », qu'ils ont pratiquée, à l'évasion fiscale. « En tennis, on a une carrière courte, a plaidé Guy Forget. Une dizaine d'année au cours desquelles les joueurs essayent d'optimiser leurs revenus », a-t-il poursuivi, précisant que seuls les 120 meilleurs joueurs du circuit « rentraient dans leurs frais ».
Comme lui, Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga ou encore Arnaud Clément ont posé leurs valises sur le territoire helvète. Un endroit des « plus avantageux comme la Floride ou Monaco », a reconnu Forget, nommé responsable du Masters 1000 de Bercy et qui travaille essentiellement en France.
"La peur du lendemain"
Yannick Noah, quant à lui, a justifié son court exil, opéré au lendemain de sa retraite sportive dans les années 90, « par la peur du lendemain » rappelant qu'il était rentré au bout de trois ans. « Aujourd'hui, je gagne mon argent ici grâce au public français, je paye mes impôts en France », a précisé le chanteur aux millions d’albums vendus. « Si j'étais une vedette internationale je réagirais différemment. Je ne vais pas conseiller à mon fils (Joakim Noah, joueur des Chicago Bulls, NDLR) qui a fait toute sa carrière aux Etats Unis de venir payer ici, mais moi je paye ici ».
Le vainqueur de Roland-Garros 1983 s'est ensuite exprimé sur la tranche d'imposition à 75%, l'une des mesures fiscales annoncée par François Hollande pendant la campagne, jugeant « juste de partager » lorsque l’on gagne beaucoup d’argent. Néanmoins, selon lui, certains joueurs vont « être refroidis » s’ils doivent acquitter un impôt majoré.