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Dominguez : « Le favori, c’est Murray »

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Pour la première fois, Patrice Dominguez, membre de la Dream Team, place l’Ecossais Andy Murray dans la peau du favori face à Novak Djokovic, à l’occasion de la finale de l’Open d’Australie, dimanche à Melbourne (9h30, heure française).

Patrice, Andy Murray a battu Novak Djokovic en finale de l’US Open. Aura-t-il un ascendant psychologique à Melbourne ?

Depuis plusieurs mois, on dit que le tennis s’est transformé, qu’on assistera de plus en plus à des duels entre Murray et Djokovic au plus haut niveau. La dernière fois, le vent avait considérablement gêné Djokovic. C’était à l’US Open. Andy Murray s’était imposé pour la première fois dans un Grand Chelem. En Australie, je pense que les deux joueurs sont à leur maximum. Djokovic a été étourdissant en demi-finales (contre Ferrer, ndlr). Murray est très confiant après de très belles victoires. Il est invaincu depuis le début de la saison.

A quel type de finale faut-il s’attendre ?

C’est un match qui va se jouer sur la distance, vraisemblablement en quatre ou cinq sets, en plus de quatre heures. Comme d’habitude, cela se jouera sur peu de choses. Djokovic a l’expérience. Il est invaincu en Australie depuis trois ans (victoire en 2011 et 2012). C’est peut-être le seul avantage que l’on peut trouver face à la progression d’Andy Murray.

Qui est votre favori ?

Pour la première fois, je dirais Andy Murray. Je le trouve en progrès sur le plan physique, de la maîtrise mentale. Djokovic, qui a perdu en finale à Roland-Garros, en demi-finales à Wimbledon, et en finale de l’US Open, contre Andy Murray précisément, va avoir énormément de pression.

Après le duel Nadal-Federer, 2013 ne sera-t-il pas l’avènement d’un autre duel entre Djokovic et Murray ?

Il y avait un Big 4. Depuis quelques mois, on assiste à un duel entre les deux joueurs qui ont le plus progressé depuis trois ans. En raison de la blessure de Nadal et du fait que Federer a passé la trentaine, Djokovic et Murray sont le présent et l’avenir. Mais il ne faut pas enterrer Nadal et Federer. Ils sont encore capables de gagner.

Contre Federer, la joie de Murray était très contenue. Sa réserve naturelle ne nuit-elle pas à sa cote de popularité relativement basse en France ?

Pour Murray, il n’y a pas que la France. C’est aujourd’hui une idole en Angleterre. Il a été médaillé d’or aux JO et a gagné un tournoi du Grand Chelem. Cela fait 60 ans que les Anglais attendaient ça. On a vu que sa cote de popularité en Australie était également très forte. C’est un joueur qui va apprendre à gagner, à s’ouvrir un peu. Il a tellement dû cadenasser ses émotions pour atteindre son maximum qu’il faut lui laisser le temps pour s’habituer à ses victoires. (Agacé) Et la France, c’est quoi ? C’est 1/199e ! On est peu de choses. Il ne va pas déchirer ses chemises. Ce n’est pas le même comportement. Aux débuts de Federer, on disait qu’il était froid et n’avait pas de charisme. Murray doit apprendre à gagner.

AB