Brémond, Française par amour

En lice ce jeudi face à l’Italienne Roberta Vinci, la Française - récemment naturalisée - d’origine biélorusse a bénéficié d’une wild card pour participer au premier tour de Roland-Garros. Au point de susciter quelques jalousies…

Les rumeurs vont bon train, mais Iryna s’en moque. « Il y a beaucoup de jaloux, mais c’est normal, je m’attendais à ça. » Iryna Brémond n’est pas du genre à se prendre la tête. Tant pis si certaines filles sur le circuit estiment qu’elle a demandé à être naturalisée dans le but d’obtenir une wild card.
« Pourquoi est-ce que je suis devenue française ? Parce que je me suis mariée ! », sourit-elle. Non pas qu’elle ressente un besoin quelconque de se justifier. Il s’agit plutôt de raconter sa belle histoire, elle qui est née Iryna Kuryanovich à Minsk il y a 26 ans. Son mari, Gérald Brémond, l’actuel entraîneur de Jocelyn Ouanna, elle l’a rencontré au début des années 2000, alors qu’elle dispute alors des tournois en France, afin de gagner un peu d’argent. Le temps a fait le reste. « On s’est marié en 2006, raconte-t-elle. Après quatre ans de mariage, j’ai fait ma demande de nationalité et elle a été acceptée. Je me suis adaptée plus vite à la France que mon mari n’aurait pu s’adapter à la Biélorussie… »

« De bons résultats pour éviter les regrets »

Classée 139e joueuse mondiale, elle fait désormais partie du top 10 français. Voilà pourquoi la fédération a tenu à lui offrir cette wild card cette année. « Je suis sûre que ce n’était pas facile de prendre cette décision, estime-t-elle. Ils me permettent d’utiliser la structure de Roland-Garros. Cette nationalité française, ça ouvre beaucoup de portes. J’espère faire de bons résultats pour qu’ils n’aient pas de regrets ! »
Victorieuse de la Russe Evgeniya Rodina (82e joueuse mondiale) en trois sets (6-3, 4-6, 8-6) au premier tour, elle leur donne pour l’instant raison. Prochain rendez-vous ce jeudi : l’Italienne Roberta Vinci. Pour un nouvel exploit ?

Clément Zampa