Clément, l’adieu aux armes

Arnaud Clément - -
C’est donc là, sur un court n°1 copieusement garni pour un match de début de journée, qu’Arnaud Clément a tiré sa révérence à Roland-Garros. Ironie du sort, c’est en seulement 130 secondes et 4 points disputés que lui, l’homme des rencontres « marathons », a quitté le tournoi de la Porte d’Auteuil. Après avoir vu son match face au Belge David Goffin interrompu mercredi par la pluie, alors qu’il était mené 5-1 dans la 5e manche, la « Clé » n’a rien pu faire pour poursuivre l’aventure dans son 15eet dernier « Roland ». Une sortie toutefois loin d’être effectuée par la petite porte pour le tennisman de 34 ans, sous les yeux de toute sa famille venue du Sud, et notamment ceux en larmes de sa mère et sa grand-mère. « Je savais que ce moment allait arriver, je m’y étais préparé, souffle le vétéran. J’étais bien sur le court avec tous mes proches, mes amis. Je me sentais protégé chez moi, dans mon cocon. J’étais très à l’aise et heureux d’être entouré des miens. »
Juste après sa défaite, l’Aixois a d’ailleurs reçu l’hommage appuyé du tennis français ainsi qu’un trophée des mains de Jean Gachassin, le président de la FFT, et de Guy Forget, l’ancien capitaine de Coupe Davis. « Quinze Roland-Garros, c’est juste incroyable, lâche Clément. J’ai du mal à être triste aujourd’hui parce que je suis très heureux d’avoir vécu tout ça. J’ai eu une carrière formidable. Je veux remercier toutes les personnes qui m’ont aidé, tous les entraîneurs qui m’ont fait progresser. Un grand merci à la Fédération et à Guy Forget. Le public a toujours été d’un soutien immense. »
Futur capitaine de Coupe Davis ?
Huitième de finaliste sur la terre battue parisienne en 2003, Clément a surtout brillé sur les surfaces rapides, atteignant la finale de l’Open d’Australie en 2001. Autre fait d’armes de ce formidable joueur de double, son épique combat face à Fabrice Santoro, finalement perdu après 6h et 33mn de jeu, au 1er tour de Roland-Garros 2004. « C’est un grand monsieur malgré sa petite taille (1,73m, ndlr), avoue avec un brin d’humour Jo-Wilfried Tsonga. Il a toujours été exemplaire. C’est le mot qui le qualifie le mieux. Il a un gabarit qui demande des qualités de combattant, de champion, tout simplement. »
S’il disputera encore quelques tournois, dont le double de Roland-Garros, avant de ranger définitivement sa raquette, l’ancien 10e joueur mondial (en 2001) va désormais ouvrir une nouvelle page de sa carrière. Candidat déclaré au poste de capitaine de Coupe Davis, il apparaît en bonne position pour succéder à Guy Forget. « Il en a très envie, déclare son frère Bruno. Il a consenti énormément de sacrifices dans cette épreuve. En 2002, il s’était retiré de la finale contre les Russes pour une petite douleur au poignet, alors qu’il aurait pu jouer. Il a le profil rêvé, je ne vais pas dire le contraire. » Mais même en cas de nouvelle défavorable dans sa quête d’une nouvelle fonction, Clément le promet, il reviendra à Roland-Garros. « Même si je ne serai pas sur les courts pendant les prochaines années, je serai dans le coin », lance-t-il. Avec sans doute le secret espoir que la relève livre, elle aussi, des batailles interminables.