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Devilder, le jeu et la bourse

Nicolas Devilder

Nicolas Devilder - -

Issu des qualifications, Nicolas Devilder affrontera ce mercredi l’Allemand Michael Berrer (114e mondial) au deuxième tour de Roland-Garros. A 32 ans, le 286e mondial espère que son aventure parisienne se prolongera.

A Roland-Garros, il y a ceux qui regardent le tableau des dotations du haut vers le bas. Rafael Nadal, Roger Federer ou Novak Djokovic imaginent d’abord repartir de la Porte d’Auteuil avec un chèque d’1,25 million d’euros. Nicolas Devilder, lui, pourrait écarquiller les yeux en remontant la liste. Le premier tour, c’est 18 000 euros. Le deuxième, 28 000 euros. Et le troisième, 47 000 euros. Pour le 286e mondial, l’édition 2012 a bien débuté. Sur le court et sur le compte en banque. Dimanche, issu des qualifications, le Dacquois a écarté de sa route le Serbe Filip Krajinovic (6-2, 6-2, 6-0). Mercredi (pas avant 12h30), il tentera de poursuivre son parcours aux dépens de l’Allemand Michael Berrer, auteur d’une perf’ face à l’Autrichien Jürgen Melzer (6-7, 4-6, 6-2, 6-2, 6-2).

« Chaque joueur a beaucoup de frais » explique le Français, membre de cette génération de trentenaires (Clément, Mathieu, Llodra…) qui « a plus faim que les jeunes » selon Henri Leconte. Il s’entraîne dans le giron de la Fédération française, ne peut s’offrir le luxe d’un coach personnel. « C’est un guerrier, assure Olivier Soulès, qui s’occupe de Nicolas Devilder et d’autres. Il adore la terre battue et encore plus Roland-Garros. Il sait qu’il ne lui reste plus dix ans à jouer donc il veut se donner les meilleures chances pour revenir à son meilleur classement, c’est-à-dire 60e. Il se donne à fond pour ne pas avoir de regrets. Je pense qu’il n’en aura pas, quoi qu’il arrive. » La Porte d’Auteuil lui a déjà redonné de l’espoir. Ces derniers mois, il commençait à s’effriter.

« Il y a une carte à jouer »

« J’ai eu pas mal de galères, reconnait Nicolas Devilder. C’est difficile quand on est souvent blessé, qu’on commence à chuter au classement. On repart sur des tournois de petites catégories. Ce n’est pas évident. On est un peu seul. C’est dur. On voit que les jeunes arrivent et on se dit qu’il va falloir tourner la page. Et puis la roue tourne et c’est reparti. » Merci Roland ! « Il y a une carte à jouer contre Berrer (114e mondial), estime-t-il. Après, il ne faut pas se mettre de pression non plus. Il a battu Melzer, c’est un client. » En cas de succès, la dotation donnerait aux jours et mois suivants une légèreté bienvenue. « Je ne regarde pas trop, assure-t-il. Dans un tournoi de petite catégorie, même en le gagnant, on perd de l’argent. C’est pour ça qu’on se remet en question et qu’on se demande si ça vaut vraiment le coup. Un Grand Chelem, ce n’est pas pareil. Ça fait toujours plaisir. » Le Tiers Etat du tennis en profite.