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Forget : « Tsonga ? Une espèce de force tranquille »

Guy Forget

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Comme tout un pays, Guy Forget est impatient de voir Jo-Wilfried Tsonga disputer sa demi-finale de Roland-Garros, ce vendredi face à David Ferrer. L’ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis est surtout bluffé par l’attitude du Manceau.

Guy, l’attente est incroyable autour de cette demi-finale…

C’est un moment exceptionnel pour lui, pour nous tous qui allons suivre ce match, et puis pour tous les Français qui seront devant leur télévision. Tout le monde sent qu’il y a un coup à jouer sur cette demi-finale parce que Jo a été impérial depuis le début du tournoi, il n’a pas eu de match trop long et la manière dont il a conduit ses matchs a été impressionnante de sérénité et d’audace. C’est une espèce de force tranquille. Et il a en face de lui un joueur pas forcément du niveau de Djokovic ou Nadal. Même si, sur le papier, on peut penser que Jo va se qualifier pour la finale, il ne faut surtout pas sous-estimer Ferrer car il est probablement le joueur le plus sous-évalué sur le circuit ATP.

Quels seront les clés pour battre David Ferrer ?

Jo arrive en demi-finale face à un joueur qui est peut-être le moins fort des « super cracks ». Il a donc une belle carte à jouer. Il n’a pas passé trop de temps sur le terrain, il a un capital fraîcheur très intéressant. Il a été très performant en attaque, il a bien servi, a été opportuniste en coup droit sans pour autant surjouer. Je pense qu’il va avoir besoin de ces options-là s’il veut battre David Ferrer.

Que faut-il redouter de l’Espagnol ?

Qu’on le veuille ou non, le joueur derrière les quatre « Galactiques » (Djokovic, Murray, Federer et Nadal, ndlr), c’est David Ferrer. Ce sera un match difficile et probablement long. On peut qualifier Ferrer de « petit Rafael Nadal » car ils ont le même style de jeu et les mêmes qualités. Il fait juste tout un petit peu moins bien que Nadal. Il a une qualité énorme, c’est qu’il vous pousse à faire des fautes ou jouer un coup de raquette supplémentaire. Il va falloir que Jo reste percutant.

« Le public peut avoir son rôle à jouer »

Etes-vous impressionné par la sérénité de Jo-Wilfried Tsonga depuis le début du tournoi ?

Clairement. Depuis 10 jours, c’est incroyable de le voir ainsi gagner en confiance, en sérénité et faire de plus en plus peur à ses adversaires. Je crois que cette notion de charisme, de ce que l’on dégage sur le terrain, si nous la sentons, les adversaires doivent la sentir aussi.

Pour préparer un match de cette importance, faut-il se mettre dans un état d’esprit « commando » ?

C’est un match comme un autre. Il aura face à lui un garçon qui a des failles, qui peut être émotif, il l’a montré par le passé. Ferrer n’est pas Nadal, il n’a pas gagné onze titres du Grand Chelem. Il faut que Jo joue son jeu, qu’il gagne les points les uns après les autres. Il ne faut pas jouer en se disant qu’il y a la finale au bout. C’est en essayant d’imposer ses forces et en faisant sentir à Ferrer que tout le stade veut la victoire que Jo jouera cette finale à Roland-Garros.

Le public sera-t-il un atout considérable pour Tsonga ?

Si ce match se jouait à Madrid, les Espagnols seraient forcément très chauvins. Il faudra bien sûr respecter les beaux points de David Ferrer, qui est un garçon charmant, mais j’espère que quand il y aura une petite baisse de régime de Jo, le public sera derrière lui pour le pousser car le match peut durer longtemps. Le public peut avoir son rôle à jouer.

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Propos recueillis par Eric Salliot