Gasquet, encore raté

Alors qu’il menait deux manches à zéro, Richard Gasquet a fini par s’incliner contre Stanislas Wawrinka ce lundi, en huitième de finale de Roland-Garros (7-6 (5), 6-4, 4-6, 5-7, 6-8). C’est donc le Suisse qui retrouvera Rafael Nadal en quart de finale, grâce à cette magnifique victoire.

La tendance semblait pourtant se dessiner, imperceptiblement, depuis le début du tournoi. Appliqué, serein et déterminé, Richard Gasquet avait, tour après tour, fait admettre l’idée que cette année pouvait être la sienne. « Le Richard nouveau est arrivé », entendait-on même çà et là, après trois premiers tours menés d’une main de maître (aucun set concédé, 8 jeux perdus en moyenne). Pas forcément de quoi empocher la victoire finale, mais au moins de quoi franchir, après 14 échecs, dont cinq d’affilée, le cap maudit des huitièmes de finale en Grand Chelem. Le révélateur Wawrinka a finalement écrit une toute autre histoire, à l’issue d’un match exceptionnel, qui laissera au Français d’infinis regrets (7-6 (5), 6-4, 4-6, 5-7, 8-6).

Pendant deux sets, Gasquet a certes montré qu’au talent, il a ajouté une certaine solidité mentale : une première manche remportée au tie-break après avoir écarté sept balles de break, puis une deuxième durant laquelle il sauve une balle de 5-5, après avoir mené 5-1, pour conclure avec autorité malgré la révolte du Suisse… Là où il aurait craqué par le passé, le Biterrois récite son tennis sans flancher. Mais qu’on le veuille ou non, Richard reste Gasquet et le quart attendra. Malgré cet avantage que l’on pense être décisif, il finira par remettre, alors qu’on ne s’y attendait plus, son fameux costume de perdant magnifique.

Wawrinka : « Mon meilleur niveau »

Furieux contre un juge de ligne, coupable d’une annonce à la fois ultra-tardive et malheureuse, Wawrinka accélère dans la troisième manche, qu’il remporte sur sa première occasion. Dans la quatrième, incroyable d’intensité et de niveau, les deux hommes se rendent coup pour coup. Le Suisse a beau nettoyer les lignes, Gasquet tient tête, longtemps. Mais craque au pire moment et grille son dernier joker.

A bout de force, il aura beau retarder l’échéance dans le set décisif, c’est bien son adversaire qui, inéluctablement, finit par prendre l’avantage pour s’offrir son premier quart porte d’Auteuil, contre l’ogre Rafael Nadal, qui a lui fêté ses 27 ans en étrillant le Japonais Kei Nishikori (6-4, 6-1, 6-3). « Il m’a poussé à jouer le meilleur niveau que j’ai jamais joué », confessera Wawrinka, devant un public du Lenglen beau joueur. Maigre consolation pour le n°2 français, proche comme jamais de son deuxième quart de finale en Majeur après… Wimbledon 2007. Une éternité.

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A.T.