Gasquet veut passer le cut

Richard Gasquet - -
A force, on a dépassé le stade de la malédiction. D’ailleurs, avec autant d’échecs à ce niveau, on est même disposé à ne plus parler de mauvais sort ou de sortilège malin. Richard Gasquet n’a pratiquement jamais franchi les 8es de finale d’un tournoi du Grand Chelem (16 huitièmes de finale à ce jour). Pratiquement, oui, car en 2007, sur le gazon verdoyant de Wimbledon, le Biterrois s’était hissé jusqu’en demi-finale, exploit ne faisant, finalement, que confirmer la règle subie par le Mousquetaire en tournoi majeur. Inutile de dire que le 8e de finale qui l’opposera ce lundi au Suisse Stanislas Wawrinka revêt une dimension tout particulière. « C’est indéniable », reconnait Francis Gasquet, père de Richard. « J’ai l’ambition d’aller plus loin, martèle de son côté le fiston. J’ai l’ambition de gagner ce match. Je suis content d’être régulier à ce niveau-là mais on va essayer de franchir cette marche. »
« Demain (lundi, ndlr), c’est un nouveau tournoi qui commence. Richard joue pas mal, il est solide, poursuit le père. Il ne s’énerve pas dans les moments cruciaux. Il sort de la première semaine sans avoir eu trop de matches difficiles. C’est monté crescendo pour lui. C’était parfait. » Traduction dans la voix de Francis Gasquet : les feux sont au vert pour son rejeton. Qui joue bien. A bouclé les trois matches qu’il aura disputés jusqu’à maintenant en trois sets. Sans user trop de gommes, par conséquent. Et avec une sérénité visible, comme l’a démontré son entraînement de la veille, effectué dans le cadre bucolique du bois de Boulogne. Débordante, comme l’a souligné, à juste titre, son ami d’enfance Manuel Sauveplane.
Sauveplane : « Richard est super détendu, c’est bon signe »
« Richard, il est plutôt réservé à la base, lâche l’intéressé. Alors quand on voit qu’il se lâche, que l’on se chambre et qu’il est accessible, on comprend tout de suite que cela va bien pour lui au niveau mental. De l’aspect extérieur, on le trouve super détendu. C’est plutôt bon signe. » Le public aussi a remarqué la décontraction du Français. Ce dernier est même devenu la coqueluche… des réseaux sociaux et de Twitter puisqu’un nouveau mot-clé a fait son apparition ces derniers jours : #Richard2013. Une façon, comme une autre, de faire comprendre au Biterrois que pour le public, c’est l’année où jamais pour lui de remporter Roland Garros. « Putain, c'est sympa ! Ça me fait plaisir, a réagi Gasquet. Je remercie tous les gens qui disent cela… En tous cas, je vais essayer. Mais il faut déjà battre Wawrinka. »
Un Wawrinka qui, lui aussi, a noté la bonne forme de son adversaire. « Il a tout gagné en 3 sets. Il va falloir que je lui montre que ça peut être très difficile et que cela peut durer. Je vais devoir le tenir le plus possible derrière sa ligne et que j’arrive à imposer mes frappes du fond du court pour pouvoir gagner. C’est la troisième année que je joue un Français en huitième de finale, ils jouent devant leur public mais je dirais que c’est avec Richard que j’ai le moins d’affinités. On s’entraine rarement ensemble donc je ne pense pas qu’il y aura de problèmes. » Juste une animosité du public, de plus en plus proche du Biterrois, qui aura, selon son entraîneur Riccardo Piatti, tout intérêt à faire appel à lui.
« C’est vrai que ça se passe plutôt pas mal pour Richard. Maintenant, il y a Wawrinka, un joueur très difficile à jouer. Mais je pense que Richard est prêt. Le public ? Oui, il va jouer un rôle très important. Il va l’aider, bien sûr. Mais Richard aussi devra s’aider du public. C’est à lui d’être fort dans l’attitude. De montrer qu’il est présent à chaque point, d’avoir un comportement positif. Alors le public le suivra forcément. » Et lui fera pousser des ailes. Qui sait.
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