Monfils : « J’aurais pu tenir cinq heures »

Pour la première fois de sa carrière, le jeune tennisman se hisse dans le dernier carré de Roland-Garros - -
Incertain il y a encore un mois après une saison tronquée par les blessures, Gaël Monfils n’en finit pas d’étonner et de détonner sur la terre battue de Roland-Garros. Le tennisman français s’est hissé en demi-finales après avoir livré une bataille de quatre sets, finalement remportée aux dépens de David Ferrer (6-3, 3-6, 6-3, 6-1).
« Ouais, c’est sûr, je me suis quand même bien préparé. J’essaie de prendre un maximum de plaisir sur le terrain, de rester concentré. Avec le public derrière, ma famille, je me sens très fort. Lors de mon dernier jeu de service, ça a été très difficile. J’ai essayé de rester concentré sur le moment présent, de ne pas penser au futur. Pour l’instant, mon jeu est montré progressivement. J’ai développé un très gros tennis aujourd’hui ».
« J’ai réussi à m’adapter et à tenir le choc physiquement. Thierry (Champion, NDLR) m’a dit d’arrêter de jouer à l’économie, de me livrer et il m’a montré que je pouvais tenir cinq heures sur le court. J’étais bien en jambes, j’arrivais bien à couvrir le terrain ».
Affronter Roger Federer, également vainqueur en quatre sets de Fernando Gonzalez, n’effraie pas le jeune homme. Au contraire. « Rencontrer le numéro un mondial en demi-finale de Roland-Garros, c’est super. Mais plus particulièrement, j’ai une revanche à perdre. J’ai perdu deux fois contre lui cette année. Je suis chez moi… donc je l’attends de pied ferme » (réactions France 2).
Conscient d'avoir réalisé une énorme performance (il est le premier Français depuis Sébastien Grosjean - en 2001 - à avoir atteint le dernier carré de la compétition), Monfils a surtout trouvé une véritable sérénité, un garde-fou à son caractère un peu trop enthousiaste et pas toujours bien contenu par le passé. Le 59e mondial a résisté, menant l'un des favoris du trophée au bout de l'épuisement, sans jamais sembler, hormis en de rares moments, esquisser le moindre signe de fatigue.
Le meilleur hommage possible rendu à la performance du Français ? Celui de Ferrer himself. « Gaël a joué à un niveau très très élevé. Honnêtement, c’était difficile aujourd’hui de faire mieux pour moi. Peut-être que j’étais un peu en-dessous physiquement mais Gaël a très très bien joué ». Vendredi, Monfils, le poing rageur et le visage tourné vers son clan, a offert 2 heures et 27 minutes de bonheur au public du Central. Ce dernier en redemande déjà... vivement vendredi.