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Monfils rate encore la marche

Gaël Monfils battu en trois stes par Roger Federer (6-4, 6-3, 7-6)

Gaël Monfils battu en trois stes par Roger Federer (6-4, 6-3, 7-6) - -

Pour la troisième fois en quatre ans, Roger Federer a éjecté le Français de Roland-Garros. Trois manches ont suffi 6-4, 6-3, 7-6). Le Suisse était trop fort. Il retrouvera Novak Djokovic en demi-finales vendredi pour un choc très attendu.

Et pourtant, tout était réuni. Le temps, maussade, rendant les balles plus lourdes. La température, 18° à peine. Le vent tourbillonnant. Le Central, acquis au joueur local. Tout pour déplaire a priori à Roger Federer, qui n’aime rien tant que la chaleur sèche pour asseoir son tennis d’orfèvre et sa domination sur l’adversaire. Arguments défavorables balayés par le Suisse en 2h35 d’un quart de finale qu’il aura dominé de la tête et des épaules.
« C’est moi qui ai eu du mal à m’adapter au vent, déplorait Monfils devant la presse. Je me suis trop focalisé là-dessus et sur mon service. Physiquement, j’étais plutôt bien. Quand on entre sur le court pour un tel match, on oublie tous les problèmes. J’ai fait un match honorable. La sensation est bizarre. Il a mieux géré le match. Il a été plus fort que moi, tout simplement. Mes défaites précédentes contre lui ici (en 2008 et 2009, ndlr), je n’y pensais pas. Je me suis préparé pour la bagarre. Mais cette fois encore, la victoire est pour Roger. »

« C'est assez chiant »

Parfois sidérant de puissance, le Parisien donne l’impression de pouvoir aller au bout d’un Grand Chelem. Impression trompeuse pour le moment. « Ce qu’il me manque pour aller plus loin ? De la réussite, surtout. J’ai enchaîné de gros matchs alors que d’autres (Djokovic, ndlr) ont cinq jours de repos. Au final, je reste sur ma faim, je suis frustré. J’ai envie d’aller plus loin dans le tournoi, toucher le bonheur de plus près. En plus, à chaque fois je perds contre la même personne, c’est assez chiant ! »
Cinq minutes plus tard, Roger Federer lui succède en salle de presse, casquette grenat, blouson à la Steve McQueen, sourire aux lèvres. Le numéro 3 mondial, qui n’a toujours pas perdu un set en dix jours, n’a pas l’air de trouver ça « chiant » du tout, lui. Vendredi, « physiquement en pleine forme », le Suisse au 16 victoires majeures défiera Novak Djokovic et ses 41 victoires d’affilée en 2011. L’heure des géants a sonné.

Jean-François Pérès