Oudin envoûte New York

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C’est une de ces success stories dont on raffole de l’autre côté de l’Atlantique. Celle d’une gamine de bientôt 18 ans (elle les aura le 23 septembre), sortie d’à peu près nulle part pour voler la vedette aux divas du circuit. Ne prononcez pas le nom de Melanie Oudin en présence d’Anastasia Pavlyuchenkova, Elena Dementieva Maria Sharapova et Nadia Petrova. Les quatre Russes, toutes mieux classées, ont été ensorcelées chacune leur tour par la nouvelle petite fiancée de l’Amérique.
Avant sa chevauchée fantastique jusqu’en quart de finale à Flushing, la 70e joueuse mondiale s’était déjà signalée cet été à Wimbledon. Sortie des qualifications, elle avait atteint les huitièmes de finale en écartant de son passage la Serbe Jelena Jankovic. Mais rien de comparable avec la frénésie qui s’empare de la « Grosse Pomme » depuis dix jours. Le public new yorkais, dont la fibre patriotique n’est entretenue que par les sœurs Williams depuis un long moment, se prend de passion pour cette petite blonde pétulante, loin des standards actuels du tennis féminin.
Avec son mètre soixante-neuf et ses cinquante-neuf kilos, Oudin séduit par son audace et sa volonté. Cette détermination, elle l’a ancrée jusque sur… ses baskets. Depuis le début de son aventure, le mot « Believe » (croire) barre invariablement ses chaussures noire, jaune et rose. Une maxime qu’elle a encore appliquée lors de sa victoire d’avant-hier contre Petrova. Etrillée 6-1 au premier set par l’ancienne n°3 mondiale, celle qui tient son nom - et la prononciation qui va avec - d’un aïeul français, a renversé la vapeur, d’abord dans un jeu décisif de haute volée, puis dans une troisième manche pleine de maîtrise.
« Mentalement, je reste avec mon adversaire tout le match, je lui fais savoir que je suis là et que si elle veut gagner, il va falloir qu'elle se batte car moi je vais rester sur le terrain Je crois en moi-même et en mon jeu », affirme la native de Marietta, en Georgie, plus jeune Américaine à rallier les quarts de finale de l’US Open depuis une certaine Serena Williams, il y a dix ans. De quoi entrevoir les perspectives les plus folles. « Mon but a toujours été de devenir la meilleure joueuse du monde un jour ou l’autre, assume-t-elle. La route est longue mais j’y travaille. » Qu’il continue ou pas ce soir contre la Danoise Caroline Wozniacki, son parcours américain va lui permettre de faire un bond de géant dans la hiérarchie. Un peu plus près du sommet…