Pitkowski : « Tsonga a manqué de sérénité »

Sarah Pitkowski - -
Déçue comme la plupart des spectateurs et des observateurs, Sarah Pitkowski n’a pas mâché ses mots après la défaite du Français Jo-Wilfried Tsonga face à David Ferrer en demi-finale de Roland-Garros (6-1, 7-6, 6-2).
« Mats Wilander n’avait pas tort quand il disait que Tsonga aurait dû jouer en premier. Cela n’aurait pas tout changé mais nous sommes à Paris et nous avons un Français en demi-finale. Il y a eu un petit raté dans la programmation. Du côté du public, ce fut aussi le flop. Avant le match de Tsonga, les spectateurs ont assisté à un match d’un niveau extraordinaire qui a duré pas loin de 5 heures. Ils sont tous sortis après car ils n’en pouvaient plus. Quand le public est revenu pour voir Tsonga, le match était quasiment terminé. Tous les points qui étaient réunis depuis le début du tournoi n’ont pas pu servir Jo... »
On a retrouvé un Tsonga complètement perdu au milieu du court et malheureusement, je pense qu’il ne savait pas où il se trouvait. Il n’a pas arrêté de vociférer, de râler. Les raquettes ont volé. Il n’a eu de cesse de contester les fautes d’arbitrage. Preuve qu’il manquait de sérénité, il a eu tort à chaque fois qu’il s’est plaint. Sur l’écran géant du Central, on voyait les marques des balles qui étaient bonnes. C’est comme si Tsonga s’était cherché des excuses pour expliquer le fait qu’il n’était pas là au bon moment. »
Une défaite fondatrice
« Sur d’autres joueurs français, cela pourrait laisser des traces mais pour Jo-Wilfried Tsonga, ce n’est pas un match perdu comme les autres. Il possède une véritable culture de la gagne, ou plutôt de l’objectif puisqu’il n’a pas encore la gagne. Je suis convaincu qu’il va se persuader que c’était une expérience positive. Evidemment, c’était un rendez-vous raté, mais il va en tirer des enseignements, il ne va pas s’enfoncer car ce n’est pas son genre. Tsonga possède une énorme confiance en lui et il travaille dans un seul but : gagner un tournoi du Grand-Chelem. Je pense qu’il va repartir de plus belle, gonflé à bloc. C’est sûr que des demi-finales, il n’en aura pas tous les quinze matins mais en conférence de presse, jamais il n’a dit que son mauvais match était dû à une pression beaucoup trop importante. »
« Les attentes étaient tellement hautes de la part des médias que quand cela échoue, la déception est aussi grande que l’échelle où l’on était montée. Là, il faut que l’on cherche des explications rationnelles. Hier, c’était un Tsonga qui n’avait pas le niveau et de toute manière, dans un autre tournoi, Ferrer aurait été favori. On a placé Tsonga en favori car il nous a dit qu’il pouvait le faire. Comme c’est rare d’avoir un Français qui s’ouvre et qui définit clairement ses ambitions, nous nous sommes tous engouffrés, que ce soient les observateurs ou les journalistes. On est monté au sommet avant même que le match ne soit joué. »
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