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Pour son ancien co-directeur, Roland-Garros "peut mourir assez rapidement"

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Après une journée sans match lundi à cause de la pluie, Roland-Garros a une nouvelle fois été largement perturbé par les intempéries ce mardi. Ancien co-directeur du tournoi entre 1986 et 2001, Gilles Bertoni s’inquiète pour l’avenir du Grand Chelem parisien si rien n’évolue pour éviter ces désagréments pour les spectateurs et les partenaires.

Les conséquences des intempéries

« Toutes les places n’ont pas la même valeur. Mais une journée complète reportée représente un coût de 1,5 à 2 millions d’euros. C’est une perte réelle qui ne pourra s’amortir que dans les éditions futures. C’est un tournoi certes profitable, mais dans les revenus prévus, c’est une perte sèche. Pour les marques qui font des opérations publiques, il y a bien évidemment des tas de gens qui vont se désister. Les conséquences pour les télévisions du monde vont être importantes parce que la publicité qui est prise n’a pas forcément la même valeur pendant Roland-Garros ou pendant une émission qu’on passe à la place. Si on prend le public, ce sont des RTT qui ont pu être prises, des trajets qui ont été faits ou des chambres d’hôtel réservées pour les 30% de spectateurs étrangers par exemple. Il s’agit d’un manque financier, mais aussi en terme d’image. C’est de l’économique, mais aussi du déceptif pour le public. Et pour les marques c’est pareil, si le risque est trop grand, il peut y avoir une décision de retravailler différemment ou d’abandonner Roland-Garros.

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Un danger de mort

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« Il y a un vrai problème à résoudre aujourd’hui, il y a une urgence. C’est un tournoi référence. Roland-Garros fait des audiences du Tour de France ou de la Formule 1. La Coupe du Monde ou les Jeux Olympiques sont les concurrents qui existent, donc ça joue à un très haut niveau. Et quand on n’avance pas, on recule. Et si l’on recule, on peut mourir assez rapidement. Le danger existe. A un moment donné on pourrait dire qu’on risquerait de ne plus respecter le public. Les gens qui étaient là lundi ont pris leurs places il y a six mois. Ils ont prévu leurs vacances il y a des semaines et des semaines. On ne tient pas une promesse et ce tournoi, qui est envié et admiré mondialement, doit tenir l’excellence. Aujourd’hui, les autres avancent alors que Roland-Garros piétine. Non seulement c’est une prise de retard, mais c’est aussi une marche arrière par rapport à la philosophie même du tournoi depuis des décennies. »

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Rédaction avec C.M