Roland-Garros, ça pourrait traîner

Roland-Garros va-t-il déménager? - -
Que va devenir « the French », le rendez-vous parisien du calendrier du Grand Chelem ? Victime de son exiguïté (avec 8 hectares, la superficie de Roland-Garros est deux fois plus petite que celle de Melbourne, Wimbledon ou Flushing Meadows), le serpent de mer de l’extension du site ou du déménagement de l’épreuve pourrait connaître son épilogue dans les prochains jours. Ce week-end, et après deux années de consultations et revirements de bord, la Fédération française de tennis (FFT) est appelée à trancher… même si elle pourrait reporter sa décision, faute de disposer de toutes les informations nécessaires. Quatre dossiers sont en concurrence : Paris, Versailles, Gonesse et Marne-la-Vallée. Les deux premiers tiennent la corde, Paris jouant la carte de l’agrandissement sur le site légendaire de la Porte d’Auteuil, Versailles celle du cachet historique aux abords du Château. Mais si le maintien de l’événement à Paris intra-muros parait avoir une longueur d’avance malgré sa complexité, on s’achemine vers un match en cinq sets.
Le projet de la capitale, porté par son maire Bertrand Delanoë, souffre de l’opposition d’une partie des riverains du 16e arrondissement, qui dénoncent le caractère « nuisible » du projet pour les Serres d’Auteuil toutes proches, classées au patrimoine des monuments historiques et abritant des plantes tropicales rares. Les verrières qui doivent être déplacées en raison de l'extension ne sont pas à proprement dit classées. En revanche, celles qui sont a priori intouchables se trouveront « encerclées » une fois les travaux réalisés...
Mauresmo : « Il faudra plus de place »
Politiquement, l’affaire divise la mairie de Paris en brouillant le traditionnel clivage droite-gauche. Si le PS soutient le projet d’extension de « RG » avec une partie de la droite, les Verts (qui soutiennent l’actuelle majorité) y sont hostiles et ont reçu le renfort de Claude Goasguen, maire UMP de l’arrondissement, et de Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports et président du groupe UMP au Conseil de Paris. Pas simple donc, d’autant que la FFT pencherait pour un déménagement.
En attendant, les sportifs ont donné leur avis, et sans surprise le maintien de Roland-Garros à la Porte d’Auteuil recueille la majorité des suffrages. Yannick Noah et Henri Leconte, pour ne citer qu’eux, font parler leur cœur, évoquant « un passé, une histoire, les Mousquetaires ». Un avis que ne partage pas forcément Roger Federer pour qui « joueurs et fans sont à l’étroit à Roland-Garros, quelque chose doit être fait. » Mais c’est Amélie Mauresmo qui se montre la plus pragmatique. « Si on veut être ambitieux, il faudra plus de place, un stade couvert, des sessions de nuit. » Autant de questions qui devraient trouver réponse en cette fin de semaine.