Roland-Garros: comment s’organisent les chasseurs d’autographes

"Caro, Caro !", crie Thomas, bras tendu et casquette bleue marine à la main. Venu avec sa classe de collège, depuis la Normandie, il s’est faufilé au plus près du court Simmone-Mathieu. "Il y a beaucoup de monde et pas beaucoup de place. Faut tendre le bras et avoir de la chance", décrit le jeune homme. Il est venu pour essayer d’avoir les autographes des Françaises, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, victorieuses ce jour-là en double dame.
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Pas besoin d’attendre bien longtemps. Caroline Garcia arrive rapidement après une interview à la fin du match. Suivie de Kristina. Grand sourire pour Thomas : "C’est bon je les ai. Je suis content, Caroline est une de mes joueuses préférées". Les deux joueuses ont pris de longues minutes pour ravir de nombreux jeunes supporters. Sur le court numéro 3, un peu plus loin. Peu de places dans les tribunes. Et pour cause, le numéro 7 mondial, Andrey Rublev, s’entraîne. Coups droits en répétions, services, puis retour de services. Une heure d’entrainement devant ses fans. "Je l’aime, il joue bien", lâche Matéo, 9 ans. Venu avec sa maman, il a pu s’asseoir juste derrière la chaise du joueur russe. "Moi j’ai réussi à avoir une photo", se réjouit-il.
Comme Benjamin, 14 ans : "J’ai eu une photo avec lui. Je suis venu exprès pour le voir, donc c’est cool." L’objectif est clair pour Benjamin : "J’essaye d’avoir le plus de photos possible, ce sont des souvenirs". Tout comme les balles jaunes qui fleurissent partout au bord des courts. Matéo en a une : "Le but est d’avoir le plus de signatures possible".
"On est là deux heures avant"
Mais c’est un vrai travail d’expert d’avoir ces autographes et ces photos. Plus tôt dans la semaine, sur le court numéro 12. Alors que les entraînements s’enchaînent, les tribunes se remplissent de plus en plus. La sécurité s’active tout autour pour limiter le nombre de personnes présentes. Tony vient pour la première fois à Roland et n’est pas sur ce court par hasard : "Carlos Alcaraz doit venir aujourd’hui". Et là, pour être sûr d’avoir sa dédicace il faut mettre toutes les chances de son côté. "On essaye de venir en avance pour sécuriser sa place et après c’est au petit bonheur la chance, on espère qu’il va venir de notre côté. Faut faire des grands signer et l’appeler".
Son copain Nils précise : "On est là deux heures avant". Il faut donc s’armer de patience. Et chacun a les mêmes techniques. « En général quand tu es devant, proche du court, tu les as", explique Benjamin casquette blanche sur la tête. "Il faut être le plus près possible, il faut leur demander. Je crie Andrey et il vient", pour Matéo. Quand la programmation d’entraînement est intéressante, Tony et Nils préfèrent même y rester la journée entière. "Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de matchs qui nous intéressent sur le Central. On est venu pour voir certains joueurs et comme ils s’entraînent sur les courts annexes, on préfère venir là. On est là pour la journée". Tous ont un nom en boucle, un seul joueur qu’ils rêvent de voir. C’est Rafael Nadal. Mais c’est justement lors de ses entraînements qu’il faut s’armer le plus de patience. Des fois il n’est même pas possible d’entrer sur le court, tant le Majorquin mobilise les foules. Mais un autographe du roi de Roland-Garros, ça se mérite.