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Roland-Garros - Forget: "Un challenge formidable"

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Désigné nouveau patron de Roland-Garros ce vendredi, Guy Forget se confie ce samedi à RMC Sport, au lendemain de sa nomination comme nouveau directeur de Roland-Garros. L’ancien capitaine de Coupe Davis, déjà patron du BNP Paribas Masters, se réjouit de pouvoir continuer à œuvrer pour le tennis français.

Guy, a-t-il été facile d’accepter ce poste de directeur de Roland-Garros ?

D’abord, j’ai été extrêmement fier et flatté qu’on me propose ce poste. Même si je travaille déjà dans l’équipe du tournoi à travers le comité de pilotage de Roland-Garros, je me retrouve tout d’un coup un peu plus en haut sur l’échelle. Je vais être beaucoup plus exposé mais, en même temps, représenter la Fédération à travers un tournoi comme celui-là est un challenge formidable.

Comment cumule-t-on les deux casquettes, à la fois directeur du BNP Paribas Masters et de Roland-Garros ?

Ce sont les mêmes équipes qui travaillent sur Roland-Garros, puis sur le BNP Paribas Masters. Pour avoir géré depuis quelques années le BNP Paribas Masters, lorsque l’on fait nos réunions de comité de pilotage, il y a une première partie consacrée au BNP Paribas Masters, et l’autre un peu plus longue en général, sur Roland-Garros. Aujourd’hui, il n’y a pas de conflit entre ces deux évènements. Pour ma part, je n’aurai pas de difficultés à passer de l’un à l’autre. Le tournoi de Bercy se joue sur neuf jours, Roland Garros sur quasiment trois semaines à des périodes totalement opposées. Je pense que si on m’a confié cette nouvelle mission avec le tournoi de Roland-Garros, c’est que le président et le directeur général estimaient que ce n’était pas du tout conflictuel.

La modernisation de Roland-Garros suscite beaucoup de débats et des recours judiciaires et administratifs, c’est une partie que vous n’allez pas gérer directement ?

(Rires) Non et j’en suis soulagé. C’est un dossier très complexe et sensible mais indispensable pour l’évolution de notre tournoi. Il y a des complexités administratives, c’est le propre de la France. Dans d’autres pays, même voisins, les choses se passent de manière plus simple et plus rapide. On avance doucement. On va avoir très vite besoin d’accueillir nos spectateurs, les joueurs, leurs entourages, les médias. On sait que des centaines de journalistes viennent du monde entier sur la quinzaine du tournoi pour parler de Paris et de Roland-Garros. C’est un chantier indispensable et intournable.

« La Fédération fait depuis des décennies un travail remarquable »

Vous avez fait beaucoup de choses pour le tennis français. Est-ce une suite logique à votre carrière ?

Je ne sais pas si c’est une suite logique. Ce qui est sûr, c’est que je ne peux plus être joueur parce que j’ai passé l’âge. Capitaine, je l’ai fait pendant quatorze saisons, donc il faut bien laisser sa place. Yannick (Noah), qui fait un retour aux sources, va s’en acquitter de manière remarquable. On doit beaucoup au tennis. On a la chance de pouvoir continuer à vivre de notre passion et d’une manière ou d’une autre de contribuer au rayonnement de notre sport, à le promouvoir pas seulement en France avec le tournoi de Roland Garros mais tout au long de l’année, au travers même parfois des tournois du senior tour qu’on joue avec Yannick ou d’autres copains. On est quand même privilégiés. On a un devoir par rapport à ça. Je suis extrêmement fier de pouvoir contribuer à ma manière à faire avancer les choses.

Comment allez-vous mener votre barque alors que la FFT vit une période particulière, dissensions, élection d’un nouveau président à venir ?

Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le sport. Au même titre que Yannick Noah ou Amélie Mauresmo (capitaine de l’équipe de France de Fed Cup), on est parfois triste que certains articles dans le journal soient regardés à la loupe, prennent une place beaucoup trop importante au regard des faits évoqués. Je le répète, on doit tout au tennis. On a envie de parler de sport, de ses valeurs, de jeunes joueurs, faire la promotion de nos tournois, de nos équipes de France. Qu’on le veuille ou non, la Fédération fait depuis des décennies un travail remarquable. On a été capable de produire de jeunes filles et garçons, qui n’ont certes pas encore gagné Roland-Garros depuis Yannick Noah et Mary Pierce, mais certains s’en approchent.

Ça veut dire se tenir à l’écart, être consensuel ?

Le propre de tous les dirigeants est d’être consensuel. Forcément, quand il y a une élection, les choses prennent des tournures politiques et c’est délicat. C’est une partie que je ne maitrise pas du tout, qui ne m’attitre pour l’instant pas non plus. Je ne peux que me réjouir de la mission que m’a confiée Jean Gachassin (président de la FFT). Je la commence sous l’ère Jean Gachassin, je la continuerai sous la présidence de son successeur. Je ne sais pas encore qui ce sera, mais je serai toujours au service du président de la Fédération. Je compte mener cette mission de la manière la plus intègre et passionnée possible pour continuer à faire rêver de jeunes filles et garçons, comme moi je l’ai fait lorsque j’avais 12-13-14 ans.

RM