Roland-Garros: "J'ai toujours été accrochée à ce rêve", la revenante Léolia Jeanjean savoure sa première victoire

Léolia, durant votre histoire, vous n’avez jamais songé à ne plus revenir dans le circuit ?
J’ai toujours été accrochée à ce rêve. J’ai pris un chemin différent à 18 ans en partant faire mes études mais j’ai toujours voulu jouer. C’est pour ça que je suis revenue une fois les études terminées. Sûre de revenir à ce niveau-là? Non. J’avais dans l’idée de rejouer au tennis sur le circuit. C’est quelque chose qui me plait depuis toujours. Je n’avais pas envie de regretter mes choix. Quand j’ai fini mes études je me suis dit ‘relance-toi sur le circuit’. Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas tant pis j’aurais fait comme j’ai voulu.
Face à l’Espagnole, 45e mondiale, vous avez dominé le match, cela vous conforte dans le niveau que vous pouvez atteindre ?
Oui. Je n’ai pas ressenti une grosse différence en termes de jeu, de qualité de frappe. Ca m’a soulagée et mise en confiance pour mettre mon jeu en place. J’ai joué comme à l’habitude et ça s’est bien passé.
Vous reprenez le fil de votre carrière. La boucle est bouclée ?
Non. La boucle sera bouclée quand j’aurai fait les quatre Grands Chelems et que j’aurai fait les objectifs que j’avais en étant jeune. C’est beaucoup de joie. Je ne réalise pas ce qui se passe, c’est tellement incroyable. Je suis très contente.
Avez-vous eu peur dans la semaine ?
Quand le tirage est sorti, j’étais assez contente. J’étais chanceuse par rapport à d’autres Françaises. J’ai bien dormi mais ce matin c’était tendu. Je me suis levée, j’avais un peu mal au ventre. La journée a été ultra-longue à cause de la pluie. J’ai réussi à le gérer plutôt bien.
Votre cordage s’est cassé sur la balle de match ?
C’est improbable (rires). Le cordage casse sur la balle de match, oui. Je m’en sors bien. Si j’avais perdu le point ça m’aurait énormément énervée. Peut-être que je vais apprendre de mes erreurs et changer de raquette plus tôt.
Vous avez envie d’aller plus haut et donc de travailler encore plus ?
Le plus dur ç’a été de reprendre la partie physique. J’ai pris beaucoup de poids aux Etats-Unis. C’a été dur de tenir la cadence. Je me vois encore jouer longtemps. Ce n’est que ma deuxième année sur le circuit. Mentalement c’est comme si j’avais 19 ans. Je suis novice. Je me vois faire ça encore un petit moment.
Qu’est ce qui vous a le plus impressionné aujourd’hui ?
Je n’ai pas l’habitude de joue sur des courts où il y a des gens et où ils crient ton nom. C’est quelque part stressant, mais c’est la partie interview qui me stresse le plus.