Simon a fait vaciller la montagne Federer

Rapidement dominé par Roger Federer, Gilles Simon a ensuite touché du doigt un exploit face au Suisse, menant notamment 2 sets à 1. Mais la reprise en main du numéro 3 mondial a été fatale au Français, émoussé physiquement.

Madrid-Roland-Garros. Mai-juin. Masters 1000-Grand Chelem. Murray et… Federer. Le rapport ? Un exploit palpable à chaque fois pour Gilles Simon. Mais palpable seulement. Car le Français, au moment de donner le coup de collier supplémentaire, aura manqué de coffre, de peps et… du petit brin de talent nécessaire, suffisant, indispensable pour faire tomber le maitre Roger Federer en huitième de finale Porte d’Auteuil. Simon s’est battu trois heures durant, 2h59 pour être précis, pour s’adjuger vaincu sur un revers trop long. Preuve s’il en est de l’érosion de la belle résistance du Français face au numéro 3 mondial.

Comme face à Murray il y a un mois, Simon a fait douter son adversaire. Certes, cette fois, il n’est pas passé aussi près de la victoire. Mais son comeback dans la rencontre forçait l’admiration, suffisamment pour retourner définitivement le public du court Philippe Chatrier en sa faveur. Complètement douché dans le premier set (6-1), le Français a renversé la vapeur. D’abord d’une deuxième manche gagnée avec autorité (6-4). Puis d’un troisième set tout aussi maitrisé, même plus d’ailleurs, comme le score (6-2) le laisse transparaître. A cet instant, avec deux sets dans la poche et le vent de la gagne pour lui, Simon a mis la main sur son choc face à Roger.

Dominguez : « Tsonga peut battre Federer »

Mais la suite ne suit pas le tracé bienheureux des deux dernières manches. Visiblement émoussé, le Mousquetaire, qui paie certainement là ses premiers tours à rallonge, peine à reproduire le rythme et l’intensité dégagées jusque-là. Lui qui venait de remporter le 3e set en 28 minutes cède la 4e manche presque en autant de temps (30 minutes) et sur le même score (6-2). La suite ? Une véritable panne de courant. A cheval sur deux sets, Simon encaisse sept jeux sans broncher. La lumière revient dans la 4e mise en jeu (4-1) de l’acte final. Trop tard ? Oui, car le retard est trop gros pour être comblé, surtout face à un Roger de plus en plus rageur, à l’image d’un smash puissant presque expédié sur le corps du Niçois. Ce dernier n’abandonne pas. Revient à 2-4. Puis à 3-5. Entretient l’espoir d’un 4-5 et d’un possible 5 partout avec service à suivre pour lui. Mais ce maudit revers trop long sur la 2e balle de match du Suisse mettra fin pour de bon à ses espoirs d’exploit.

« Gilles Simon a joué un tennis extraordinaire pendant trois sets, juge Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport. Il a mené la vie dure à ‘‘King Roger’’. Il ne s’est pas désuni mais n’a rien pu faire contre le retour fulgurant de Federer qui a durci et varié le jeu, qui a remarquablement servi également. » Et qui s’offre une… 900e victoire sur le circuit ATP ! La 901e, le Suisse espère l’empocher en quart face à Jo-Wilfried Tsonga, prochaine étape sur la route de Roger. « Bien sûr que Tsonga peut le battre, lance Dominguez. Simon a montré la voie, en attaquant franchement, en venant chercher Federer sur son coup droit, en ne le laissant pas installer son jeu, en trouvant de la longueur, en le contrant, en se battant de bout en bout comme un lion. Et Jo a d’autres d’armes que Gilles. C’est un attaquant de grande race, un joueur qui peut démolir le jeu de défense de Federer par la qualité de son service et par sa puissance. L’un et l’autre sont au sommet de leur tennis dans ce tournoi, ils n’ont cessé d’élever leur niveau et ce quart de finale que l’on attend depuis le tirage au sort vaudra son pesant d’or. » On en salive d’avance.

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A. D.