Tsonga, c'est géant !

Jo-Wilfried Tsonga - -
Il l’a fait et de quelle manière ! Alors que nombre de pronostiqueurs pariaient sur un long raid en quatre ou cinq sets, Jo-Wilfried Tsonga a plié Roger Federer (7-5, 6-3, 6-3) en trois sets et en 1h51 en quarts de finale de Roland-Garros, s’il vous plait ! « Personne ne s’attendait à un match aussi rapide. Et ça a presque été une formalité, en atteste Guy Forget, ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. Il a été impérial, très patient dans l’échange en faisant preuve de beaucoup de sérénité. Federer a été parfois inconstant comme face à Gilles Simon au tour précédent en faisant beaucoup de fautes directes. C’est une surprise énorme par rapport au score mais on peut tirer un grand coup de chapeau à Jo. »
Pour la première fois de sa carrière, le Français disputera une demi-finale dans le Grand Chelem parisien. Le rendez-vous qu’il a préparé avec tant d’attention depuis le début de l’année. Parfait au service et dans ses choix de jeu, le Manceau a également bénéficié d’un nombre incroyable d’erreurs du Suisse, d’une maladresse rare. Smashs faciles dans le filet, balles « out » de plusieurs centimètres et 34 fautes directes (contre 22 pour Tsonga) : un bilan inhabituel pour le troisième joueur mondial. S’il a mal démarré la rencontre en concédant un break à 2-2, « Jo » est resté suffisamment concentré pour reprendre le service de son adversaire et recoller avec d’empocher la première manche sur un nouveau break (7-5).
Tsonga : « Je crois en mes chances »
Un signe fort confirmé par un jeu blanc sur la mise en jeu de Federer dans la deuxième manche et par un regard déterminé. Concentré mais relâché, jamais Tsonga n’est jamais en surrégime. Simplement dominateur. Signe de son impuissance, le visage de Federer, d’habitude illisible, s’est fermé au moment de perdre la deuxième manche (6-3). Et même lorsque le Suisse a resserré le jeu dans le troisième manche (un break partout), le n°1 français ne s’est pas dispersé avant de conclure ce récital sur une énième faute direct de l’ancien n°1 mondial. Ce dernier n’est plus invaincu face aux Français à Roland-Garros (1ere défaite en 11 matches). Au plus grand bonheur du Central, époustouflé par une telle démonstration.
Mais la route de Tsonga n’est pas finie. En mission porte d’Auteuil, le 6e joueur mondial reste d’un calme absolu. « Pour moi, c’est important de rester dans mon tournoi et d’être concentré, a-t-il rappelé au micro de Cédric Pioline sur le Central. J’ai envie de crier, de sauter partout et d’embrasser ma famille et mes amis. Je crois en mes chances. Je vais donner 100% de moi-même sur le prochain tour et advienne que pourra. » Après Bedene, Nieminen, Chardy et Troicky, Tsonga a passé sans encombre son premier vrai test. Avant d’affronter une nouvelle montagne prénommée David Ferrer, un vrai spécialiste de terre battue qui, comme lui, n’a toujours pas perdu le moindre set depuis le début du tournoi.
A lire aussi :
Hagelauer : « Il n'y avait qu'un seul joueur sur le terrain »
Winogradsky (ancien coach Tsonga) : « Les rôles étaient inversés »
Roux : « Tsonga, un niveau de jeu impressionnant »