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Tsonga face à l’Everest

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Vainqueur ce lundi de son 1/8e de finale interrompu hier face à Stanislas Wawrinka, Jo-Wilfried Tsonga se hisse pour la première fois dans le grand huit parisien. En quarts, le défi s’annonce immense face au n°1 mondial Novak Djokovic.

Sûr de sa force, il avait quitté le court le poing levé, en vainqueur, sous les ovations d’un Central galvanisé par la nuit et le spectacle de deux hommes se rendant coup pour coup. Jo-Wilfried Tsonga s’apprêtait alors à filer au lit, nanti d’un break d’avance dans un 5e set déjà bien avancé (4-2). Lorsque Stanislas Wawrinka recolla à 4-4 ce lundi, on a craint l’impardonnable péché d’orgueil. Le scénario vécu en 2011 (Tsonga s’était incliné en 16e contre le Suisse après avoir mené deux sets 0) allait-il se répéter ? « Le spectre de l’année dernière est revenu, a reconnu Tsonga. J’ai eu un peu peur. Depuis hier, j’ai cogité pas mal. » Redevenu gladiateur, le numéro 5 mondial quittera l’arène en vainqueur, deux jeux plus tard : « Ça a été très dur. J’ai l’impression d’avoir donné plus d’énergie en 4 jeux aujourd’hui que pendant tout le match hier. C’était intense, il y a avait beaucoup de pression. »

Qualifié pour la première fois de sa carrière en quart de finale porte d’Auteuil, Tsonga a longuement partagé sa joie avec le public. « Je l’ai vu ému, et j’ai vu aussi Stan sortir en pleurant. Ça fait bizarre. C’est un beau moment », confiait l’ancien numéro 1 français, Cédric Pioline. Désormais installé dans le grand huit final à Paris, le Manceau écrit une nouvelle page d’histoire du tennis tricolore en devenant le premier français de l’ère open à atteindre les quarts de finale dans les quatre tournois du Grand Chelem. Le second de toute l’histoire derrière le légendaire Jean Borotra. « Son tennis s’adapte à tout, constate Patrice Hagelauer, le Directeur technique national. Il a cette volonté d’aller au bout. Maintenant, il faut battre les gros bras qui sont devant lui. Ce sont trois monstres. »

Benneteau : «Djoko ne se ratera pas deux fois »

Le gros bras que devra terrasser Tsonga dès demain en quart de finale s’appelle Novak Djokovic. Le Serbe réussit plutôt bien au Français. Au bilan de leurs confrontations, Tsonga mène en effet six victoires à quatre. « Ce ne sont pas de vraies statistiques, rigole Tsonga. C’était il y a dix ans ! » Pour bousculer le numéro 1 mondial, il a tout de même sa petite idée : « Il faudra que je joue assez profond pour le faire décrocher de sa ligne. » Délesté de toute pression, Tsonga promet d’enfiler le bleu de chauffe. De quoi inquiéter Djokovic, conscient d’affronter un joueur capable de tout devant son public.

« Jo est dans son tournoi favori. C’est le chouchou du public, a ainsi déclaré le Serbe. Il va être très encouragé et c’est un joueur qui se transcende sur les grands matchs. Il adore ça. Il aime cette pression. C’est un quart de finale. A ce niveau-là, il n’y a plus de favori sur un match. » Lancé dans sa quête d’un extraordinaire « Djoko Slam », Djokovic sort d’un marathon en cinq sets contre Seppi. Mais comme le rappelle Julien Benneteau, un champion de sa trempe « se rate rarement deux fois de suite ».

Le titre de l'encadré ici

Djokovic : « Plus de favori à ce niveau »|||

Loin de son niveau au tour précédent contre Seppi (victoire difficile en 5 sets), Novak Djokovic va devoir élever son niveau en quarts de finale contre un Tsonga qui jouera à domicile. « Je vais devoir être bien meilleur que lors de ma dernière apparition si je veux gagner ce match, a glissé le numéro 1 mondial. Parce que Jo est dans son tournoi favori. C’est le chouchou du public. Il va être très encouragé et c’est un joueur qui se transcende sur les grands matchs. Il adore ça. Il aime cette pression. C’est un quart de finale vous savez. A ce niveau-là, il n’y a plus de favori sur un match. »