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Tsonga, la chance de sa vie

Jo-Wilfried Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga - -

Etincelant depuis le début du tournoi, Jo-Wilfried Tsonga affronte le redoutable Espagnol David Ferrer, cet après-midi, en demi-finale de Roland-Garros. A la clé, une place en finale et le rêve d’une première victoire française depuis Yannick Noah en 1983.

« On sent qu’il peut le faire. » Dans les travées de Roland-Garros, le refrain est sur toutes les lèvres. « Il », c’est bien sûr Jo-Wilfried Tsonga. Impossible de passer à côté de l’ouragan « Jo » cette semaine. Vainqueur presque trop facile de Roger Federer mardi, en quart de finale, le Manceau a déclenché une rafraîchissante vague d’euphorie au-dessus de la porte d’Auteuil et du tennis français. C’est que, cinq ans après Gaël Monfils (battu par Federer), un Français va disputer les demi-finales des Internationaux de France. Or ce n’est sans doute pas un hasard si l’on évoque davantage Yannick Noah que « la Monf’ » au jeu des comparaisons. Car c’est bien la victoire finale vers laquelle semble se diriger Tsonga. Trente ans après le chanteur de « Saga Africa ». « On sent qu’il a le potentiel pour y arriver, assure le dernier Français vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem. Ça serait vraiment magnifique de voir Jo en finale, vraiment. » Il s’agirait d’une première à Roland-Garros depuis Henri Leconte en 1988 (défaite contre Mats Wilander).

Mais avant un possible choc de titans face à Novak Djokovic ou Rafael Nadal dimanche après-midi, il reste un dernier obstacle à franchir. Et de taille. Sur le papier, le nom de David Ferrer (5e joueur mondial) est certes moins clinquant que celui de son compatriote septuple vainqueur de l’épreuve. Mais sur terre battue, l’Espagnol donnera bien plus de fil à retordre que Roger Federer. « C’est probablement le joueur le plus sous-évalué du circuit ATP, rappelle Guy Forget, l’ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. Derrière les quatre Galactiques (Djokovic, Nadal, Federer, Murray, ndlr), le 5e joueur depuis quelques années, c’est David Ferrer. On peut le qualifier de « petit Rafael Nadal ». Il a le même style de jeu, ils ont les mêmes qualités mais il fait tout un petit peu moins bien. Pour Jo, c’est un match qui sera difficile et probablement long. »

Dominguez : « Jo est à bloc »

Long mais forcément bon. Avec l’appui du Central, on peut légitimement croire aux chances du Français. Comme son adversaire, le Manceau n’a pas cédé le moindre set depuis le début de la quinzaine. Sous les ordres de son coach australien, Roger Rasheed, Tsonga a aussi musclé son jeu. Dans sa bulle depuis mardi, il a placé tous les atouts de son côté pour être au top vendredi. Pour éviter, aussi, les nombreux pièges qui rôdent autour de sa chambre d’hôtel, rue de la Paix.

Enfin à 28 ans, « Jo » est surtout bien dans ses baskets, ce que confirme Evelyne Tsonga, sa maman. « Toutes les conditions ont l’air d’être réunies et c’est super. Il joue super bien et il est bien dans sa peau. Tout est raccord. »
Malgré un adversaire qui s’annonce coriace, il n’est donc pas interdit de rêver à un week-end de folie. Quatre ans après sa finale à l’Open d’Australie (défaite face à Djokovic), « JWT » semble en effet capable d’écrire l’une des plus belles pages du tennis français. « On sent qu’il est à bloc, appuie Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport. Il est très détendu. Mardi, on a tous été estomaqués par sa performance. Il y a eu une sorte d’allégresse : il faisait beau, un Français gagnait contre une légende du tennis. » Et si ce n’était pas fini ?

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Aurélien Brossier avec ES, RM, CG