Gasquet-Monfils, petit duel entre amis

Richard Gasquet et Gaël Monfils - -
Un vrai match entre amis : « J’aime bien jouer contre Gaël. C’est quelqu’un que j’apprécie », n’a pas manqué de rappeler Gasquet. Nés en 1986, à deux mois et demi d’intervalle, les deux joueurs ont grandi ensemble. Si Gaël n’a jamais quitté le giron fédéral, Richard a suivi une formation plus personnalisée aux côtés de son père. Mais leur amitié s’est renforcée au gré des rassemblements de l’équipe de France junior. Tour à tour meilleurs espoirs de leur génération, ils se sont longtemps tirés vers le haut. Mutuellement. Aujourd’hui, leur relation s’étend au-delà des courts. « Ils partagent beaucoup de choses, glisse Patrice Dominguez, l’ancien directeur technique national, qui a accompagné leur progression. Ils sont souvent ensemble lors des tournois, dans les dîners ou les soirées. Richard a favorisé l’arrivée de Gaël en équipe de France de Coupe Davis il y a deux ans. Ce sont deux bons copains sur le circuit. Avec Jo-Wilfried Tsonga, ils forment un trio très complice. »
Malgré leurs affinités, le Biterrois et le Parisien ne se feront pas de cadeaux sur le Decoturf américain. « C’est aussi un match entre deux rivaux pour la Coupe Davis (la France affronte l’Argentine en demi-finale du 17 au 19 septembre à Lyon, ndlr), remarque Dominguez. Il y a beaucoup d’enjeu. Le plan psychologique jouera un rôle déterminant. Celui qui saura le mieux faire abstraction du contexte l’emportera. »
Dominguez : « Richard part favori »
Auteur d’un excellent tournoi, Gasquet n’a pas encore perdu un set à Flushing Meadows. Au deuxième tour, il a joliment écarté le Russe Nikolay Davydenko, n°6 mondial. Un an après la fin de ses déboires extra-sportifs (il avait été contrôlé positif à la cocaïne avant d’être blanchi), l’ancien n°7 mondial semble de retour au plus haut niveau. « Par rapport à l’année dernière, ça va beaucoup mieux, savoure-t-il. Je prends du plaisir à jouer. » Et ses résultats s’en ressentent. « De par ses performances actuelles, Richard part favori, estime Dominguez. Il sert très bien en ce moment. Il est affuté. Son année noire a laissé des traces, mais elle lui a aussi permis de mûrir. Il est en train d’arriver progressivement à maturité. »
En face, « la Monf’ » n’est pas au mieux. Après un début de saison perturbé par des blessures et des problèmes personnels, le protégé de Roger Rasheed se cherche. « Il n’a pas encore retrouvé sa combativité et son côté show-man sur le terrain. Il hésite encore », souffle l’ancien DTN. Pour son troisième huitième de finale consécutif à l’US Open, le n°19 mondial tentera de se rassurer contre son pote. « Mais il ne faudra pas oublier de s’amuser », lâche-t-il dans un sourire. Pour l’instant, sur le grand circuit, c’est match nul : 2 victoires partout. De quel côté penchera la balance la nuit prochaine ?