L'US Open en pleine tempête

Rafael Nadal - -
Une pluie discontinue s’abat sur New-York depuis deux jours. Après les fortes chaleurs, c’est donc au tour des précipitations de perturber fortement le déroulement de l’US Open. La journée de mardi a été entièrement annulée. Celle de mercredi, malgré une vaine tentative, a subi le même sort. « C’est un scénario catastrophe, glisse Guy Forget, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. C’est rare d’avoir autant de pluie, du matin au soir, pendant plusieurs jours. Ça rend la situation extrêmement difficile. » Les caprices de la météo donnent des maux de tête aux organisateurs. Soucieux de ne pas prendre trop de retard dans la programmation, ces derniers se sont attirés les foudres des joueurs après les avoir fait jouer sur un sol détrempé mercredi.
« Nous faire entrer sur le court alors qu'il pleut encore, c'est inacceptable car il ne faut mentir ni aux joueurs ni aux fans, s’est insurgé Rafael Nadal, l’un des six joueurs à avoir disputé quinze minutes à la mi-journée. Je ne voulais pas y aller. Je suis pourtant le premier qui a intérêt à jouer. Mais c'était une mauvaise décision. » Une décision dénoncée unanimement par les cadors du circuit. « Les lignes deviennent glissantes, les balles sont humides, le fond des courts est mouillé, explique Andy Murray, finaliste en 2008. On est les premiers à vouloir jouer, mais pas quand c'est dangereux. » « J'appuie les autres joueurs, poursuit Novak Djokovic, le n°1 mondial. Je comprends que les gens ont payé pour nous voir jouer mais la santé des joueurs est prioritaire.
La couverture du central « inenvisageable »
Contrairement à Wimbledon, l’Open d’Australie et bientôt Roland-Garros (en 2016), le central de l’US Open ne dispose pas d’un toit rétractable. « La couverture du court Arthur Ashe n’est pas envisageable compte-tenu de son volume (23 000 places, la plus grande enceinte de tennis du monde, Ndlr), éclaire Gilbert Ysern, le directeur de Roland-Garros. Ça représenterait une énorme surface à couvrir. En plus, il est construit sur un sol assez marécageux qui ne supporterait pas une telle charge. » Après avoir décalé la finale au lundi, lors des trois dernières éditions (déjà à cause de la pluie), les organisateurs new-yorkais vont à nouveau devoir repenser leurs plans.
A l’aube d’un jeudi encore orageux, le tableau masculin n’a toujours pas bouclé ses huitièmes de finale. Les femmes n’ont pas débuté leurs quarts. La situation commence à devenir urgente. D’autant que les prévisions météo n’augurent rien de bon d’ici la fin de la semaine. A ce rythme-là, l’US Open risque de se conclure avec plusieurs jours de retard. A moins que les télévisions ne fassent pression pour que les joueurs enchainent les matches et respectent le calendrier prévu. La fronde pourrait alors s’intensifier dans les coulisses de Flushing Meadows.