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Paire, l’étalon mal dressé

Benoît Paire

Benoît Paire - -

Qualifié pour le deuxième tour de l’US Open contre Feliciano Lopez, Benoît Paire a longtemps été à la marge du tennis français. A 21 ans, il confirme enfin les espoirs placés en lui.

Le mec est sympa. Plutôt belle gueule. Du haut de son mètre quatre vingt-dix, Benoît Paire affole le microcosme du tennis. Pas seulement parce que ce joueur bourré de talent, et issu des qualifications, a atteint pour la première fois de sa carrière un deuxième tour en Grand Chelem. L’actuel 163e mondial s’est également fait remarquer pour son attitude sur le court. « C’est un peu Dr Jekyll et Mister Hyde, témoigne l’ancien DTN, Patrice Dominguez. Il est charmant, mais sur le court, c’est un autre personnage. Il est capable de péter les boulons. »

Ils sont pourtant nombreux à croire en lui. A 18 ans, il bénéficie du mécénat d’un ami de son père dont il tait pudiquement le nom. Il passe une saison à l’ISCP de Sophia Antipolis à Nice, remporte son premier tournoi et passe sous le giron de la Fédération. « Il n’était pas préparé à une certaine discipline, regrette Dominguez. Il montre un comportement instable et passe pour un marginal. Mais quel joueur ! C’est un étalon mal dressé. » L’ancien DTN s’amuse même à dire qu’il ne s’est jamais autant excusé pour l’attitude d’un joueur auprès du corps arbitral.

Fan de Marat Safin

Ce comportement lui vaut une convocation dans le bureau de son successeur, Patrice Hagelauer. « Je ne te connais pas, je ne t’ai jamais vu jouer, mais je n’ai entendu que du négatif sur ton comportement. Ça ne passe pas pour la Fédération. Tu es viré », lui lâche le DTN du tennis français. Les deux mois suivants sont particulièrement difficiles, mais Paire a la chance de rebondir avec Lionel Zimbler, entraîneur à fortes têtes et ancien coach de Fabrice Santoro. Preuve d’une maturité naissante, il n’en veut absolument pas à Hagelauer de l’avoir renvoyé. Quant à Arnaud Di Pasquale, coordinateur du haut niveau, il a assisté à toutes ses rencontres.

Aujourd’hui encore, il arrive à ce fan de Marat Safin d’opter pour des choix douteux. Comme lorsqu’il privilégie les hamburgers ou qu’il déjeune au soda. Comme lorsqu’il décide d’assister à la finale junior des championnats de France de sa copine, Morgan Ponce, à quelques heures de son entrée en lice à New-York. « Je suis atypique, mais je fais des efforts pour être un joueur normal, se défend le principal intéressé. J’en ai un peu mare d’entendre que je ne fais que des amortis rétro et des pétages de plombs. Si c’était le cas, je ne serais pas au deuxième tour de l’US Open. »

P.T, R.M. et E.S. à New-York