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Wimbledon: Roger-Vasselin, l'homme qui rêve du maillot bleu

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Partenaire de Nicolas Mahut à Wimbledon, Edouard Roger-Vasselin, 35 ans, aimerait bien finir sa carrière sur un gros coup. Un titre à Wimbledon bien sûr. Mais il voit encore plus loin.

Leur association - décidée durant Roland-Garros - a viré au rocambolesque après la gastro-entérite, lundi, de Nicolas Mahut, qui a failli mettre à plat tout leur ambitieux plan. Mais ce samedi, ils seront bien en finale du Championships face aux Colombiens Sebastian Cabal et Robert Farah. Et, à réfléchir, c’est tout sauf la surprise du siècle.

Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. Edouard Roger-Vasselin a collecté ses quatre premiers titres ATP au côté de Nicolas Mahut. C’était en 2012 et en 2013. Ensuite, leurs chemins se sont séparés. "ERV" a fait équipe avec Julien Benneteau avec, en point d’orgue, un magnifique titre à Roland-Garros en 2014. Deux ans plus tard, lors d’une historique finale 100% bleue sur le Centre Court, il était dans le camp des vaincus face à… Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert. Ces deux-là avaient le vent en poupe. Aspiré, l’Angevin avait pu connaître sa première sélection en coupe Davis en 2015. Edouard Roger-Vasselin, lui, a toujours vu passer le train.

Souvent cinquième homme en Coupe Davis

"Moi, je n’ai jamais joué. Je n’ai jamais revêtu le maillot de la France", déplore-t-il, fataliste. Souvent cinquième homme en Coupe Davis, jamais élu. "J’aimerais bien, avant d’arrêter, être sur le court avec le maillot de la France. Plusieurs fois, quand j’étais au top, en simple et en double, il n’a pas manqué grand-chose", se souvient-il.

On pense à une rencontre à Nancy en avril 2014 face aux Allemands. Devant une accumulation de forfaits, le capitaine Arnaud Clément avait rappelé en catastrophe le quasi retraité Michael Llodra. Et le gaucher parisien avait arraché la sélection pour évoluer au côté de Julien Benneteau.

"Quand il y avait Noah, j’ai arrêté d’y croire"

"Il aurait fallu que je reste un an de plus à ce niveau-là mais j’ai eu mon souci (problème à la hanche, ndlr) et je suis redescendu, lâche-t-il. Quand il y avait Yannick Noah, j’ai arrêté d’y croire. Maintenant, j’y crois un petit peu. Il y a clairement deux joueurs de double qui ont plus d’expérience. Mais je me mets numéro trois." 

La course aux JO de Tokyo a déjà commencé et Edouard Roger-Vasselin cajole ses 1200 points - 2000 en cas de sacre - tout en sachant que son destin est lié au couple Herbert-Mahut, qui vient de vivre une période tourmentée. Devant les journalistes, l’Angevin se retient toujours de dire ce que l’a inspiré l’association Murray-PHM sur le gazon londonien alors que l’Alsacien avait juré qu’il ne jouerait ni Roland, ni Wimbledon.

Va-t-il imiter son père?

"Je pense qu’il y aura un bon point à faire à la fin de ce tournoi, dit Edouard Roger-Vasselin. Pierre-Hugues et Nicolas, c’est à eux de voir. Je ne veux pas m’en mêler. ''Nico'' l’a très bien dit, il prendra le temps d’en discuter. En tout cas, je ne suis pas dans la confidence…"

Il a longtemps hésité à accepter la proposition de Nicolas Mahut. "Je n’ai pas voulu jouer avec Nico quand Pierre-Hugues a fait son annonce. J’avais un partenaire (Ivan Dodig, ndlr). Bon, ça ne s’est pas bien passé. Quand tout s’est bousculé pendant Roland-Garros, je ne voulais pas rater l’opportunité de jouer avec lui à Wimbledon. Maintenant, même si ce n’est que temporaire, on ne sait jamais…"

Surtout, si ça débouche sur le port d’un maillot bleu… Comme son papa, Christophe, qui a joué Ivan Lendl en 1980 à Prague.

Eric Salliot