Wimbledon : Gasquet en fabuleux guerrier

Richard Gasquet - AFP
Tant de fois bloqué aux portes des quarts de finale en Grand Chelem, Richard Gasquet se plait à les enfoncer quand le dernier carré se cache derrière. Eliminé à 16 reprises en 19 présences en 8e de finale, le Français affiche un 100% de réussite au stade suivant. Avec une autre constante : la victoire en cinq sets. Après Andy Roddick à Wimbledon il y a huit ans et David Ferrer à l’US Open en 2013, Stan Wawrinka s’est fait barrer la route des demi-finales à l’issue d’un marathon de 3h28 (6-4, 4-6, 3-6, 6-4, 11-9).
Une sacrée performance pour le Biterrois, qui a empêché les premières retrouvailles des quatre premiers joueurs mondiaux à Wimbledon depuis 1995. Un carré d’as frôlé en 2007 et empêché par un certain… Richard Gasquet. Mais les bons signes s’arrêtent là car la demi-finale avait donné lieu à une démonstration de Roger Federer (7-6, 6-3, 6-4). Comme à l’époque, il faudra faire face vendredi au tenant du titre et n°1 mondial, Novak Djokovic, tombeur sans trembler de Marin Cilic (6-4, 6-4, 6-4) et qu'il n'a battu qu'une fois en douze confrontations.
Avant ce prochain défi XXL, Gasquet peut savourer cette victoire. Lui qu’on a tant de fois attaqué sur le thème de la fébrilité mentale a fait preuve d’un gros caractère pour stopper le dernier vainqueur de Roland-Garros. Comme lorsqu’il a fallu se repartir au combat après avoir manqué l’occasion de conclure sur son service, à 5-3 dans le dernier set. « J’ai fait des erreurs à ce moment-là, a-t-il reconnu sur BeIN Sports. C’était dur parce que Stan a retrouvé de la confiance derrière. Je me suis battu et j’ai finalement réussi à l’emporter. C’est merveilleux. »
Benneteau : « Pour gagner, il va falloir battre deux des plus grands joueurs de l’histoire »
Un instant que le 12e mondial a pris le temps d’apprécier, allongé sur l’herbe du court n°1. Celui sur lequel il avait comblé deux manches de retard contre Roddick il y a huit ans et qu’il va devoir quitter pour un ou deux matches sur le Centre Court. Avec de réels espoirs d’aller au bout ? « Il reste Djokovic, Murray et Federer. Pour gagner, il va falloir qu’il batte deux des plus grands joueurs de tennis de l’histoire, rappelle Julien Benneteau, actuel 50e joueur mondial. Avant de penser à ça, il va essayer de bien récupérer et réfléchir à Djokovic, qui est fort dans tous les compartiments du jeu. On l’a vu à Roland-Garros cette année (défaite 6-1, 6-2, 6-3 de Gasquet en 8e de finale, ndlr). Maintenant, c’est différent sur le gazon. »
D’autant que Gasquet semble plus affûté comme jamais lors de ce Wimbledon. Bondissant du premier au dernier point ce mercredi, il n’a pas connu un des creux physiques qui l’ont souvent freiné par le passé. « On sentait un frémissement depuis quelques temps chez Richard, qui montait les marches petit à petit, qui arrivait à maturité, estime le président de la FFT, Jean Gachassin. Il est dans une forme ascendante. C’est un nouveau Richard Gasquet. » Qui va désormais tenter de pousser la nouveauté jusqu’à une première finale en Grand Chelem.