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Wimbledon: "Il lui manque quelques repères sur gazon", analyse Parmentier après l'élimination précoce de Boisson

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Présente à Roehampton, dans la campagne londonienne où se disputent les qualifications pour le tableau principal de Wimbledon, Pauline Parmentier a répondu à RMC Sport après l'élimination de Loïs Boisson au premier tour. L’ancienne 40e joueuse mondiale, responsable des projets féminins à la Fédération française de tennis, estime que la demi-finaliste à Roland-Garros il y a quelques semaines doit encore "prendre ses marques" sur la surface.

Qu’avez-vous pensé du match de Loïs Boisson face à la Canadienne Carson Branstine (défaite 6-2, 6-7, 6-4)?

Pauline Parmentier: J’ai alterné avec Diane (Parry, victorieuse 6-1, 3-6, 6-3 face à Oliynykova), donc je n'ai pas tout vu. Mais en tout cas, j'ai vu le premier et le troisième set. Après, c'est son premier match depuis Roland-Garros, avec des conditions complètement différentes. Il y a pas mal de vent aujourd'hui. Et la Canadienne, je trouve qu'elle lui a posé des problèmes, parce qu'elle servait bien. Elle lui prenait du temps très vite avec service-coup droit. Donc, ce n'était pas simple. Elle l'a bousculé. Malgré tout, elle est à deux doigts de réussir à inverser le truc. Je pense qu'il lui manque quelques repères sur gazon, quelques matchs un peu référence pour avoir confiance et aussi se faire un peu plus confiance dans le fait d'avancer un peu plus dans le court quand elle a l'occasion. Mais après, ce n'est pas simple d'enchaîner tout de suite après tout ce qui s'est passé. Mais je trouve que le match était plutôt bon quand même. Mais après, il faut qu'elle prenne ses marques sur gazon. Il y a des choses à adapter sur cette surface par rapport au jeu de tout le monde. Et même par rapport à elle, où elle aime bien avoir du temps et faire jouer un coup de plus du fond du court. Je trouve qu'elle a les armes aussi pour venir prendre un peu plus tôt, glisser un peu plus d'amorties aussi.

"Je pense qu'elle a vraiment les qualités pour pouvoir bien jouer sur gazon, il lui faut un ou deux matchs référence pour prendre confiance sur cette surface"

Vous l'avez senti à l'aise?

Oui, il y a eu des hauts et des bas. Après, c'est s'organiser avec son coup droit, pouvoir de temps en temps aller en arrière, ce qui fait une force sur terre battue, parce que du coup, elle envoie bien bombé et c'est hyper difficile de maîtriser cette balle-là pour l'adversaire. Ce qui n'est pas du tout vrai sur gazon, où il faut plus se transférer vers l'avant et se coucher un peu plus dans la balle. C'est ça qu'il va falloir qu'elle adapte. Mais je pense qu'elle a vraiment les qualités pour pouvoir bien jouer sur gazon. Je pense qu'il lui faut un ou deux matchs référence pour prendre confiance sur cette surface. C'est une surface difficile psychologiquement, le gazon.

Comment appréhendait-elle ce tournoi après son parcours fou à Roland-Garros?

Je pense qu'elle a bien digéré tout ce qui s'est passé. Elle est très vite retournée bosser. Elle est très concernée par son projet. Elle a fait ce qu'elle avait à faire au niveau de la presse, après Roland et ensuite, elle s'est remise dans ses objectifs tennis, ce qui est très bien. Je pense qu'il faut lui donner juste un peu plus de temps sur cette surface un peu particulière. En plus, elle n'a pas pu jouer de tournoi juste avant, parce qu'avec son classement, elle ne rentrait pas avant. Le gazon, même si tu t'entraînes, c'est vraiment les matchs qui font que tu prends les repères. Mais oui, je pense qu'elle a bien récupéré, qu'elle est fraîche et qu'elle a une belle programmation qui l'attend sur tout l'été.

Lena Marjak, à Roehampton (Grande-Bretagne)