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"Comme si on avait été attaqué": le récit glaçant de Charline Picon, naufragée en famille au milieu du Pacifique

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Dans un entretien accordé au Parisien ce lundi, Charline Picon, médaillée de bronze l'été dernier lors des Jeux olympiques de Paris en 49er FX avec Sarah Steyaert, revient sur un naufrage survenu en mai dernier alors qu'elle était en plein tour du monde en catamaran avec son conjoint et leur fille.

Ce qui devait être une aventure familiale de plusieurs mois a bien failli tourner au drame en l'espace de quelques minutes. Partie le 15 octobre dernier avec son conjoint Jean-Emmanuel et leur fille Lou pour un tour du monde à la voile après avoir acquis un catamaran d'occasion, Charline Picon a bien failli connaître le pire il y a un mois, au large des îles Marquises, en Polynésie française.

"Comme si un chauffard nous avait percutés"

Dans un entretien au Parisien, la triple médaillée olympique (Rio, Tokyo et Paris) raconte comment tout a basculé dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Leur catamaran "Luna Bay II" a heurté un OFNI (objet flottant non identifié), créant une brèche importante puis une voie d'eau faisant petit à petit sombrer l'embarcation. Le tout à 120km de la première île habitée...

"Cet OFNI, c'est comme si on avait été attaqué, comme si un chauffard nous avait percutés. On ne pouvait pas l'anticiper, pas le prévoir", explique la navigatrice, qui raconte que le bateau "s'est battu comme un fou pour nous garder en sécurité, il nous a permis de préparer notre sauvetage avec sang-froid et sans paniquer".

"J'ai commencé à préparer Lou à l'idée qu'on pourrait..."

La médaillée de bronze à Paris l'été dernier, soucieuse de s'engager dans un nouveau projet avec ses proches, détaille ces moments d'angoisse. "Le choc a été énorme, violent. En moins d'une minute, j'avais de l'eau jusqu'aux chevilles. Je lance un mayday à la radio mais on est au beau milieu du Pacifique!" La balise EPIRB, permettant aux secours de localiser un navire en détresse, est leur dernier espoir mais, sur ce modèle, impossible de savoir si le signal a été reçu par quelqu'un. "Là, on croise les doigts, confie Charline Picon. On garde notre calme pour Lou mais on commence à avoir peur. Notre cerveau fait des noeuds..."

Pendant sept heures, l'angoisse monte et le bateau finit par sombrer. "J'ai commencé à préparer Lou à l'idée qu'on pourrait... y passer la nuit". C'est alors qu'un avion de la Marine nationale, envoyé par le Centre de coordination de sauvetage aéromaritime de Polynésie française, finit par survoler l'embarcation. Trois heures plus tard, un bateau viendra secourir la famille.

Rentrées à la Rochelle, Charline Picon et son conjoint expliquent avoir "besoin de temps" sur le plan psychologique pour se remettre de ce naufrage. Sans pour autant, à moyen terme, abandonner l'idée de finir cette aventure, peut-être dans d'autres conditions.

CMP