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Gabart : « La Route du Rhum, c’est de l’ultra-endurance »

François Gabart

François Gabart - AFP

Vainqueur de la 7e édition du Vendée Globe en janvier 2013, François Gabart va s’élancer pour la première fois sur la Route du Rhum, le 2 novembre prochain de Saint-Malo. Invité du Super Moscato Show sur RMC, le skipper de Macif explique ce qu’évoque pour lui cette course mythique. Votre chapeau ici

François, quelle est la différence de rythme entre le Vendée Globe et la Route du Rhum ?

Ce n’est pas exactement le même rythme. La Route du Rhum est une transatlantique en solitaire. On part de Saint-Malo et on va en Guadeloupe, donc en monocoque on va traverser en 10-15 jours. C’est plus rapide, mais en même temps il faut gérer le sommeil sur 10-15 jours. C’est de l’endurance. Si on doit comparer à d’autres sports, c’est plus une différence entre un trail de 100km et un de 150km. Ça reste de l’endurance, tu ne peux pas te mettre dans le rouge. Ce n’est pas la même différence qu’entre un sprint et un marathon. C’est de l’ultra-endurance. Ça va plus vite et tu as moins le droit à l’erreur.

Combien d’heures de sommeil aurez-vous par jour ?

Je ne me rends pas trop compte. On parle de quatre à cinq heures sur le Vendée Globe, donc là ce sera forcément un peu moins. Ce sera trois heures, peut-être moins. Et en plein de fois ! Des fois cinq minutes, des fois dix minutes. La sieste la plus fréquente chez moi, c’est 20 minutes.

Vous entraînez-vous à peu dormir ?

Non, pas vraiment. Pour moi, c’est sur l’eau que ça se passe. Si tu veux garder une vie sociale à peu près normale, faire une sieste de cinq minutes c’est compliqué.

Qu’est-ce qui fait rêver un skipper dans la Route du Rhum ?

C’est une course légendaire. C’est un peu comme le Vendée. Quand j’étais gamin, je me rappelle de la Route du Rhum 1990, quand Florence Arthaud arrive. C’était un évènement très populaire, je regardais ça avec de grands yeux. Je venais juste de traverser l’Atlantique avec mes parents et mes sœurs six mois avant. Ça me touchait. En France, ça reste une course référence.

Vous avez donc attrapé le « virus » de la voile en famille…

Oui, à six ou sept ans, j’ai eu la chance de naviguer avec mes parents et mes sœurs, pendant un an autour de l’Atlantique, en croisière. Donc je suis allé en Guadeloupe et quand, six mois après, tu vois une grande course à la télé, des grands bateaux qui arrivent dans le même port où tu étais quelques mois avant, ça te touche forcément quand tu es gamin. Et après tu vois que cette course est toujours aussi importante et puis un jour tu as le droit d’être au départ, c’est plutôt sympa.

la rédaction