L'entraîneur d'une médaillée aux JO de Paris 2024 arrêté dans une affaire d'agressions sexuelles

Eugenia Bosco, le 7 mai 2024 à La Grande Motte - Icon/Alexandre Dimou
L'ancien entraîneur de la médaillée olympique argentine de voile aux Jeux olympiques de Paris 2024 Eugenia Bosco a été arrêté à Buenos Aires pour être entendu, après les plaintes de plusieurs femmes, dont l'athlète, pour agressions sexuelles présumées durant leur adolescence, selon l'AFP. Leandro Tulia, 53 ans, a été interpellé lundi à son domicile à Vicente Lopez, en banlieue nord de la capitale, près du Yacht Club d'Olivos où il a entraîné durant plus de deux décennies et dont il a été écarté, après que la plainte a été connue.
Bosco, 27 ans, a obtenu l'argent aux JO de Paris 2024 en catégorie Nacra 17 mixte, l'une des trois médailles argentines aux Jeux. En janvier, elle avait raconté les abus présumés dans une interview au quotidien La Nacion, mais avait en fait déposé une plainte auparavant, en octobre, deux mois après sa médaille olympique. "Je ne sais pas comment l'expliquer, mais c'est quelque chose qui s'est passé, que je ne contrôlais pas. J'avais 11 ou 12 ans et je l'ai mis de côté dans ma vie jusqu'à il y a quelques années que je le réalise", déclarait-elle.
"Des choses se sont passées dans un petit cercle que nous ne contrôlions pas"
Bosco n'avait pas donné de détails, mais signalé que les faits se passaient lors de déplacements en compétitions, ou quand elle restait dormir au Yacht Club, elle qui venait d'une ville à 150 km de Buenos Aires. "Des choses se sont passées dans un petit cercle que nous ne contrôlions pas, mais sur laquelle cette personne avait un grand contrôle", expliquait-elle. L'interview, médiatisée, avait servi de catalyseur et au moins six femmes, mineures à l'époque des faits présumés, s'étaient rapprochées de la justice, avait indiqué à l'AFP la procureure Lida Osores Soler. Selon la presse, l'audition de mardi porterait sur quatre plaintes effectives.
L'avocat de l'ex-entraîneur, Daniel Mazzocchini, a indiqué à l'AFP mardi soir que son client n'avait pas souhaité faire de déposition, et avait été maintenu en détention provisoire. Auparavant, l'avocat avait évoqué un dossier avec une grande "difficulté de prouver", pour des faits allégués remontant à plus de 15 ans, et dit sa confiance en un non-lieu.