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L.Peyron: ‘’Je me suis fait peur en permanence’’

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Une heure après avoir remporté cette 10e Route du Rhum, Loick Peyron a confié sa joie et souligné combien ces 7 jours, 15 heures, 8 minutes et 32 secondes de course avaient été éprouvants. Le skipper du maxi trimaran Banque Populaire VII revient aussi sur la nuit où il a manqué de chavirer.

Loick, cette 10e Route du Rhum a été particulièrement agitée…

Ce qui est compliqué avec un bateau de cette taille, c’est qu’il faut anticiper et surtout supporter ces hautes vitesses. Les premiers jours il fallait attaquer comme des malades dans une mère très cassante, formée. On a toujours mal pour le bateau, moins pour le bonhomme. On a bien mené notre barque, ensemble.

Avez-vous eu peur ?

Je me suis fait peur, en permanence. C’est le but du jeu de ces multicoques. On essaie de manager ces moments stressants permanents, qui font que ça va vite, ça tape. Ou même parfois, ce n’est pas loin de chavirer. Ce qui n’est pas le cas sur ce bateau. Juste une fois, j’ai failli chavirer. De nuit, je me suis endormi à la barre, je suis tombé du mauvais côté, en m’agrippant à la seule chose qui tienne, la barre à roue, qui a emmené le bateau du mauvais côté. Là, j’ai failli chavirer.

« Le record ? La cerise sur le bateau »

C’est votre plus belle victoire ?

C’est une jolie victoire je trouve, peut-être la plus belle, parce que c’est la dernière. Mais c’est vrai qu’il y a plein de belles histoires.

Quelle émotion vous procure ce record ?

Le record, c’est vraiment anecdotique. C’est la cerise sur le bateau.

« Pas mal de choses me faisaient douter »

Seule la victoire est jolie…

Ce n’est pas vrai, il y a plein de belles histoires sur l’eau, on arrive à en fabriquer et on n’a pas besoin de gagner. Mais quand on gagne, c’est encore mieux. Surtout dans mon cas. Ca faisait 12 ans que je ne rêvais plus de faire une Route du Rhum sur un bateau capable de la gagner. J’avais assez de cheveux blancs. Et puis j’ai eu une proposition malhonnête il y a deux mois. Armel Le Cleac’h se blesse à la main et j’accepte de le remplacer.

Vous aviez des doutes ?

C’est normal, ça fait 12 ans que je ne fais pas de multi en solo, je ne suis pas une référence physiquement et je me retrouve sur un des plus gros bateaux de la flotte, normalement mené en équipage. Il y avait pas mal de choses qui me faisaient douter. Ça n’a duré que quelques heures. Puis du travail, de l’entrainement, secondé par une équipe géniale, aidé en mer par Armel et Marcel van Triest, notre routeur. Ca a fait une belle alchimie.

la rédaction