
Transat Jacques Vabre : Jourdain raconte son chavirage

- - AFP
« Ça va, mais j’ai une bonne gueule de bois. On a chaviré lundi soir. On n’a pas tout de suite appelé les secours parce qu’on n’était pas en situation de détresse. Mais vu la dégradation de la météo, on a décidé de déclencher la balise. Les sauveteurs sont super efficaces. C’était une première pour moi et Lionel (Lemonchois) le coup de l’hélico. C’est incroyable d’efficacité. Une heure et demie après le déclenchement de la balise, l’hélico nous survole. Et puis les sauveteurs descendent. Il y a du vent. Il faut imaginer le gars au bout de son câble. C’est vraiment rodéo. Mais ils assurent comme des fous.
Ça dure cinq minutes. Et dans ces cas-là, tu ne mouftes pas. Tu fais le colis. Tu ne prends surtout pas d’initiative. Ils prennent tout en main et hop, tu te retrouves dans l’hélico. Et bye bye. Au moment du chavirage, on n’a pas eu peur pour nous. On a surtout eu peur pour le bateau. Ça s’est passé vite. On a fait le hamster dans la cage. On n’est pas blessés. Quand ça s’est produit, moi j’étais à l’extérieur, mais on a un toit qui nous protège. Il y a une barre centrale et tu peux te projeter assez rapidement dans la protection. Il y avait beaucoup de mer, le vent mollissait, il était très irrégulier. On réfléchissait même à envoyer de la toile. Et puis cette bouffe de vent est arrivée en une seconde. »
« Prince de Bretagne est toujours en mer »
« J’ai lâché ce que je devais lâcher au niveau cordage mais ça n’a pas lâché. Il s’est passé un truc. Donc je me le digère seconde par seconde depuis que ça s’est passé. Parce que j’étais sur le pont, Lionel venait de rentrer. J’en porte la responsabilité, donc c’est dur à avaler. Il faut qu’on comprenne pourquoi ce qui marche d’habitude n’a pas marché ce coup-là. Prince de Bretagne est toujours en mer. Il y a la balise qui le positionne. Nous, on vient de partir de La Corogne et on longe la côte. On pensait rentrer en Bretagne, on va peut-être s’arrêter vers Bayonne. On essaie de trouver le bon bateau et le bon créneau météo pour aller chercher le trimaran. »