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Vendée Globe 2024: ce qui attend les marins dans les mers du sud

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En début de soirée ce vendredi les quatre bateaux qui emmènent la flotte du Vendée Globe avaient franchi le Cap de Bonne Espérance. Charlie Dalin a été le premier à faire son entrée dans l’océan Indien après 19 jours, 3 heures et 43 minutes de course rapidement suivi par Thomas Ruyant, Sébastien Simon et Yoann Richomme, le groupe de quatre se tenant en 3h15. Nicolas Lunven et Jérémie Beyou devraient franchir ce cap dans la nuit de vendredi à samedi.

Après l’avalanche de records du nombre de milles parcourus en 24h cette semaine dont Sébastien Simon tient finalement la palme avec 615 milles (1139 km) dans la journée, un autre record est tombé aujourd’hui lié à ces vitesses astronomiques : le temps de parcours entre l’équateur et le Cap de Bonne Espérance. Propriété d’Alex Thomson depuis le Vendée Globe 2016 en 8 jours 15 heures et 56 minutes ce chrono de référence est désormais entre les mains du leader de la flotte Charlie Dalin qui l’a amélioré de près d’une journée en 7 jours, 18 heures et 39 minutes en coupant cette ligne imaginaire au sud de l’Afrique à 16h45. Les trois autres marins ont également fait mieux que le Britannique mais c'est le marin normand qui remporte la timbale.

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Place aux albatros

C’est peut-être une nouvelle course qui commence dans une ambiance très différente. Voici le retour des vêtements d’hiver à bord. Le ciel va peu à peu devenir gris et déjà les oiseaux tournent autour des navigateurs. Thomas Ruyant, la voix dynamique s’en réjouit : "C’est vraiment au niveau de Bonne Espérance qu’on commence à les avoir avec nous. C’est vraiment mon marqueur d’entrée dans les mers du sud. Des oiseaux j’en ai déjà quelques-uns mais pas d’albatros. J’ai un souvenir assez dingue de l’océan Indien dans mes précédents Vendée avec beaucoup d’oiseaux et cette impression de ne pas être seul. Ça veut dire qu’il y a de la vie quand même. On est accompagné et c’est assez majestueux de les voir voler. Il y a un petit côté privilégié, c’est aussi pour ça qu’on vient là."

"Ça peut se jouer là"

Observer les oiseaux et les paysages ne fait pas oublier la course aux marins. Pendant quatre semaines la flotte du Vendée globe va faire le tour de l’Antarctique, un mois où la course va entrer dans une période capitale. "Ça peut se jouer là, souligne Thomas Ruyant. Le Sud c’est un gros morceau mais on a vu dans le dernier Vendée que ça c’était joué jusqu’à l’arrivée. Si je peux essayer de les mettre derrière ça serait bien mais ils vont vite tout le temps." Jérémie Beyou, handicapé par un genou qui avait gonflé, a essayé de ne pas lâcher la tête de la flotte tout en ménageant sa machine dans ce petit groupe "d’énervés" comme les qualifie Charlie Dalin.

"Peu à peu comme le genou guérissait je me suis remis dans le match avec le choix des voiles et la performance du bateau mais j’ai eu quelques petites avaries à bord qui ne m’ont pas aidées. C’est un petit miracle d’être dans le groupe de tête. J’essaye d’être dans la gestion du bateau plutôt que dans la performance. En mettre plus ça serait trop solliciter le bateau. Je sais que je pourrais aller plus vite mais il y a des choses à bord qui ne tiendraient pas." Le Vendée Globe est entré dans une nouvelle séquence. Pendant un mois les concurrents vont désormais naviguer dans un milieu plus hostile où votre principal concurrent peut devenir votre meilleur ami en cas de souci.

Pierre-Yves Leroux