Vendée Globe 2024: Dalin, Richomme, Ruyant... les favoris d'une édition très ouverte

Charlie Dalin ****
Il y a quatre ans il a passé la ligne d’arrivée en premier mais a été classé second derrière Yannick Bestaven, crédité de dix heures pour avoir participé au sauvetage de Kevin Escoffier. Depuis, Charlie Dalin n’a qu’une idée en tête, tout préparer au mieux pour que cette fois la victoire ne le fuit pas. "C’est sûr que j’ai une revanche à prendre avec le Vendée Globe. Et j'ai progressé, car c’était seulement ma deuxième course en solitaire, en Imoca, de toute ma carrière. Depuis, j'en ai fait beaucoup. J'ai le sentiment d'arriver au départ avec beaucoup plus d'expérience et un bateau plus abouti qu'en 2020." Vainqueur de la New York-Vendée en début d’année, le Normand arrive à 40 ans avec un bateau très performant sorti des chantiers il y a un an et demi.
Yoann Richomme ****
Bizuth et vainqueur, ils sont plusieurs à avoir réussi ce coup de maître et Yoann Richomme a le parfait costume pour de nouveau réaliser cet exploit. Tout le monde le cite d’ailleurs parmi les grands favoris malgré ce handicap de n’avoir jamais navigué dans les mers du sud. Le double vainqueur de la Solitaire du Figaro et vainqueur de The Transat cette année reste malgré tout prudent. "Notre objectif est de finir le Vendée Globe avant tout et ensuite de faire un super beau résultat. C'est pourquoi on va se battre, mais j'aimerais quand même bien faire le tour et avoir une finalité à ce projet et ne pas revenir au bout d'une semaine." Avec son Imoca, mis à l’eau en février 2023, dont la zone de vie est très lumineuse, le Breton de 40 ans pourrait vite faire parler de lui.
Thomas Ruyant ****
Depuis sa sixième place il y a quatre ans pour son deuxième Vendée Globe, le Nordiste a enchaîné une grande victoire par an : Transat Jacques Vabre 2021 et 2023, Route du Rhum 2022. À 43 ans, Thomas Ruyant est prêt à aller chercher la consécration mais connaît les aléas d’un tour du monde en solitaire. "Il y a eu des très belles victoires depuis le dernier Vendée. Ça donne de la confiance. On a un statut de favori au départ du prochain Vendée. C'est là où on voulait être. C'est bien assumé. Mais ce sont des victoires sur des transats. Et le Vendée Globe, c'est autre chose. On va être une dizaine à pouvoir gagner. C'est à celui qui fera le moins d'erreurs. Je sais que j'ai quand même des supers cartes en main. J'ai le bateau que je rêvais d'avoir. Un vrai bateau de Vendée Globe." Son Imoca a été mis à l’eau il y a un an et demi.
Boris Herrmann ***
Il est passé tout près de l’exploit (5e) il y a quatre ans et sans un accident avec un bateau de pèche lors de la dernière nuit de course, l’Allemand aurait terminé sur le podium pour sa première participation. Quatre ans plus tard, il revient en ayant confirmé son statut avec de nombreuses places d’honneur sur les différentes transats à bord de son nouvel Imoca mis à l’eau en juillet 2022 (2e de The Transat et de la New York-Vendée).
Le marin très expérimenté pourrait passer le cap Horn pour la septième fois et pourquoi pas devenir le premier étranger à remporter la course. Il préfère mettre la pression sur les skippers français: "Pour moi, les favoris sont plutôt Thomas Ruyant et Yoann Richomme. Je pense que Charlie Dalin sera un concurrent redoutable sur l'Atlantique. Son bateau est optimisé pour les eaux peu profondes ou pour une mer modérée. Je pense que dans l'Océan Austral, nous verrons les deux autres concurrents cités potentiellement au vent avec des vitesses moyennes plus rapides. J'espère la même chose pour nous."
Jérémie Beyou ***
Le Breton est le plus expérimenté de cette liste de favoris en prenant le départ cette année de son quatrième Vendée Globe, une course où la chance a rarement tournée en sa faveur excepté lors de l’édition 2016 où il avait accroché le podium derrière Gabart et Le Cléac’h. Le marin redevenu jeune papa il y a quelques mois semble plus serein à l’approche de ce nouveau défi. Il reste malgré tout mesuré sur les pronostics.
"Être favori sur un Vendée Globe ne veut pas dire grand-chose. Il ne faut pas s’emballer avec ces pancartes de favoris, ça ne garantit rien du tout. Regardez il y a quatre ans on annonçait Dalin, Thomson et Beyou, on s’est planté. Aujourd’hui tout le monde a progressé, ça va renforcer la difficulté mais c’est ça qui nous anime. Si tout était joué d’avance peut-être qu’on ne serait pas là. Il y a des chances que la bagarre soit assez sympa. Si nous sommes cités c’est qu’on a bien bossé mais ça ne veut pas dire que je vais gagner, l’avenir nous le dira."
Sam Goodchild ***
Si le natif de Bristol (Angleterre) n’a pas encore pris le départ d’un Vendée Globe il en connaît déjà les émotions pour avoir participé au projet de Mike Golding dès 2008. Skipper de l’ancien bateau de Thomas Ruyant le marin de 34 ans se positionne à l’affût. "Thomas, Yoann et Charlie sont les trois projets les plus performants avec aussi Jérémie. Après il y a une dizaine de skippers capables de les embêter s’ils font la moindre erreur. J’en fais partie donc je suis content d’être un outsider." Avec Boris Herrmann, l’Anglais est le seul étranger à pouvoir inscrire son au palmarès au côté des Français vainqueurs mais il n’en fait pas une motivation.
"Je n'ai pas envie de gagner le Vendée Globe parce que je suis Anglais. J'ai envie de gagner le Vendée Globe tout court. Est-ce que ce sera celui-là ? Je n'en sais rien. Je vais faire mon mieux et puis on verra ce qui se passe à la fin. Mais je ne pars pas sur ce Vendée Globe en me disant que je suis là pour le gagner. Mais on a un bateau et un projet très performant, très bien préparé."
Samantha Davies **
La plus Bretonne des Britanniques entre dans cette catégorie des favoris pour la première fois en trois participations. Avec son expérience et un bateau neuf, "Sam" pourrait venir chatouiller les leaders de la classe. "C’est la première fois que je sens qu’on est capable de se battre avec les meilleurs. C’est génial, je suis hyper fier. C’est arrivé sur les dernières courses, on a fait nos preuves. Mais ça met un peu de pression car le Vendée Globe ce n’est pas une transat. Est-ce que je suis capable de le faire dix fois plus longtemps? Je rêve d’être dans le match avec ce petit groupe de favoris." Assurément, si Samantha Davies, 4e en 2008, devenait la première femme sur la plus haute marche de "l’Everest des mers", la joie de nombreux fans serait à son comble.
À cette liste non exhaustive il faudrait également ajouter les noms de Nicolas Lunven, bizuth mais très expérimenté, et Louis Burton, 3e lors de la dernière édition qui pourrait créer la surprise.