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Vendée Globe 2024: "Les bateaux ont énormément progressé en huit ans"... Pourquoi le record de l'épreuve a été pulvérisé

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64 jours 19 heures et 22 minutes pour Charlie Dalin arrivé en tête du Vendée Globe ce mardi. cette 10e édition a battu plusieurs records et notamment celui d’Armel Le Cléac’h, vainqueur en 2017. Explications d'une vitesse folle.

Un record pulvérisé! Armel Le Cléac'h, auteur du temps de référence (74 jours) en 2017 avait l'enthousiasme des amateurs de voile et de technique devant les performances de Charlie Dalin et Yoann Richomme. "C'est presque 10 jours de moins que moi, c’est un temps canon! On va arriver vers un plafond finalement d'un temps de référence en monocoque, comme on a réussi à le faire aujourd'hui en multicoque. Comme la barre des 40 jours pour faire le tour du monde en multicoque est difficile à franchir, en monocoque de 18 mètres de long, peut-être que la barre des 60 jours sera une barre un peu compliquée à franchir dans les prochaines années. Parce qu'on sait que la taille des bateaux fait un peu la limite des vitesses de ce qui est possible sur un tour du monde."

Les "foilers" clairement à leur avantage et peu de casse

Chaque édition démontre un peu plus que la technologie des foils est de plus en plus fiable et efficace. Avec un record de vitesse sur 24 heures porté à 615 milles (1139 kilomètres) par Sébastien Simon fin novembre et des temps de passages très rapides depuis la descente sud de l’Atlantique, les monocoques de nouvelle génération et leurs marins qui n’ont pas choisi de rester avec des dérives droites comme Jean Le Cam sont beaucoup plus performants.

"C’est vrai que les bateaux ont énormément progressé en huit ans", confirme Le Cléac’h. "Il y a quatre ans, il y avait aussi eu une préparation un peu amoindrie avec le Covid. Les bateaux neufs avaient très peu navigué, les marins aussi, et du coup les bateaux n'avaient pas été utilisés comme prévu. C'est vrai que ça avait donné un temps de course qui était compliqué." Une statistique marque les esprits à quelques semaines de l’arrivée de tous les concurrents: le peu d’abandons. Ils sont 6 sur 40 (15%) à avoir abandonné après deux mois de course. Il y en a eu 8 sur 33 participants (24%) il y a quatre ans et 11 sur 29 (38%) en 2016.

Une météo favorable aux performances

Si lors de la dernière édition, Yannick Bestaven avait mis six jours de plus qu’Armel Le Cléac’h pour faire le tour de la planète, c’est aussi car la météo n’avait pas été propice à des temps records. Mais pour cette édition, ce sont aussi les choix stratégiques parfois plus risqués des trois premiers qui permettent de mener la flotte à vitesse grand V.

"Ils ont réussi à aller dans cette météo-là", confirme Armel Le Cléac’h. "Ça leur a permis d'aller très vite, notamment dans le Pacifique et l'Atlantique Sud, et donc de gagner vraiment beaucoup de milles, notamment sur leurs poursuivants. C'est là où on voit un peu la différence, avec notamment le groupe du 4e au 10e. Ils vont quasiment finir une semaine, voire plus après eux, donc c'est quand même énorme. Alors que ce sont des bateaux très proches en termes de performance. La météo a donc aussi aidé."

Pierre-Yves Leroux