Vendée Globe 2024: rangement du bateau, douches et fruits frais… Samantha Davies raconte son quotidien en filant vers le sud

"C’est pour une visio ou un audio? C’est pour savoir si je me maquille!" Malgré la fatigue liée à plusieurs journées aux rythmes perturbés sur le Vendée Globe 2024, Samantha Davies ne perd pas son sens de l’humour. Ni sa lucidité. Alors que Yoann Richomme a battu mercredi matin le record de vitesse pour un monocoque en 24h avant d’entrer dans le pot-au-noir, la Britannique a aussi pensé à reposer son corps.
"Cette nuit de mardi à mercredi, je n’ai pas voulu brûler trop d’énergie. Je me suis dit: ‘Il faut vraiment que tu dormes avant les deux nuits dans le pot-au-noir’. Je sais que la route est encore très longue. En 2020, je me suis arrachée pour la descente de l'Atlantique et j’ai le souvenir que je n’avais plus de jus pour rentrer dans les mers du sud. Je n'ai pas envie de refaire ça. Du coup, je suis assez zen, entre guillemets, sur les classements, les pointages. Je navigue comme je pense être capable pour atteindre le plus proche des 100 % du bateau durant toute la durée de la course. Après, s'il y a un bon train à prendre, il ne faut pas être trop loin non plus, pour ne pas que le groupe s’échappe."
"C’est Clarisse qui m’impressionne le plus"
Pour le moment, Samantha Davies est dans le bon wagon, tout comme trois autres femmes, Justine Métraux, Pip Hare et la Française Clarisse Cremer, toute proche du bateau Initiatives-Cœur. "Il n’y a pas trop de surprise dans ce groupe mais peut-être que c'est Clarisse qui m'impressionne le plus. Elle a enchaîné plein de galères. C'est la première fois qu'elle est dans le match depuis qu'elle est sur son nouveau bateau. C'est chouette."
Une Clarisse Cremer à la barre d’un bateau propriété du Team d’Alex Thomson basé à l’année sur les quais de Portsmouth, la ville natale de Davies. L’ancien Macif de Charlie Dalin avait d’ailleurs été le premier à couper la ligne d’arrivée il y a quatre ans. Une ligne encore loin, même si les vitesses vont pouvoir augmenter pour la tête de la course à l’approche de l’équateur.
Le rythme va s’accélérer dans l’Atlantique Sud
Avant cette accélération, Samantha Davies en a profité pour faire le tour du bateau et un peu de ménage. "Il y avait un petit peu de rangement à effectuer sur le pont, avec tout ce qui était un peu en vrac en raison de tous les grains. J'ai pu aller à l’intérieur du bateau, de l'avant jusqu'à l'arrière, pour faire un petit contrôle. J'ai aussi regardé la météo, et je crois qu'on va avoir un Atlantique Sud assez rapide. Ça risque de décoller et on ne va plus avoir trop de moments calmes pour faire ça."
Troisième de The Transat en mai dernier, derrière Yoann Richomme et Boris Herrmann, mais devant Charlie Dalin, la navigatrice est très satisfaite de son début de course. "Je suis là où j'ai envie d'être. Surtout en bonne forme, je suis contente d'avoir bien dormi, d'être propre, de m’être bien lavée et d’avoir bien mangé." Au menu, il y avait des céréales et des fruits frais, même si la chaleur humide a imposé à la Britannique de faire le tri pour éviter que le pourrissement éventuel se transmette. Une tâche parmi tant d’autres dans la longue liste du quotidien des marins du Vendée Globe.