RMC Sport

Vendée Globe: bon dernier mais accueilli comme un premier, la fin heureuse d'un cauchemar sans fin pour Denis Van Weynbergh

placeholder video
Le Belge de 57 ans est arrivé dans la matinée aux Sables-d'Olonne. Pour un peu plus de 24 heures, il termine hors délais de ce dixième Vendée Globe et ne sera donc pas classé. Pourtant, les bords du chenal étaient pleins pour accueillir et célébrer ce perdant magnifique. 

Denis Van Weynbergh en rêvait de cet "autre monde". Référence au titre du groupe Téléphone, qui accompagnait son arrivée sur le sol des Sables-d’Olonne. Un monde où faire le tour du globe en solitaire était possible; sur un Imoca presque aussi grand que son amour pour la voile. Folie des grandeurs, passion dévorante.

Ce Belge de 57 ans, ancien patron d’entreprise l’a fait. En 117 jours! 54 de plus que le vainqueur Charlie Dalin. Hors délais donc. Mais n’allait pas lui raconter qu'il n'a pas réussi. En ce samedi 8 mars au matin, tout le monde était unanime: il l’a bouclé! Même l’océan s’est pris au jeu. S’agitant de toute part, comme un chien heureux de retrouver son maître. Il ne sera pas classé, certes. C’est la règle. Mais il est, et restera dans le cœur des marins. Même au-delà. 

Héros de tout un pays

Du noir, du jaune, du rouge. La Belgique était partout! Le temps d’un week-end, les Sables-d’Olonnes ont été prêtés à nos voisins. Pour la bonne cause. Au bord du chenal, des banderoles à l’effigie de Denis Van Weynbergh, des fumigènes, et des chants qui résonnent sur les rochers, plus forts encore que le vent. "J’ai eu le grand frisson pour lui, c’était incroyable", nous avoue Eric, l’un de ses amis depuis trente ans, venu de Bruxelles pour l’occasion. Il enchaîne: "Je crois que là il décroche un Graal. C’était un moment magnifique."

Maurane, supportrice venue de Mons (Belgique) pour cette arrivée historique, est plus terre à terre. "Pour le Vendée Globe, il n’y a pas de premier ou de dernier. Boucler le tour du monde c’est une prouesse incroyable”. Et parmi les mots doux, les pancartes et les cris de joie, une banderole indiquait “Bravo Denis ! Le courage d’un marin, la force d’un aventurier !" Tout est dit. 

De très nombreux problèmes techniques

En franchissant cette ligne d’arrivée hors délais, Denis Van Weynbergh a surtout mis fin à un Vendée Globe Ô combien difficile pour lui. Par manque de moyens, de financements, il a misé sur une stratégie à l’économie, en réutilisant certaines pièces plutôt que d’en acheter des neuves. Une décision qui lui aura coûté cher, puisqu’il aura fait face à de très nombreux problèmes techniques et mécaniques tout au long de la course, le privant sûrement d’une arrivée dans les temps.

Mais Denis Van Weynbergh, et son équipe composée exclusivement de bénévoles, sont têtus. Il rêvait d’un autre monde, celui où il bouclait son Vendée Globe. Peut-être ambitionnera-t-il de revenir d’ici quatre ans, pour qu’enfin, un Belge puisse boucler dans les temps ce tour du monde en solitaire. Ce n’est jamais arrivé en dix éditions.

Mattéo Rolet